//MEDIATION SOUS LA HOULETTE DU HAUT CONSEIL ISLAMIQUE: QUELS RÉSULTATS ATTENDUS POUR DES STRUCTURES PEU CRÉDIBLES ?

MEDIATION SOUS LA HOULETTE DU HAUT CONSEIL ISLAMIQUE: QUELS RÉSULTATS ATTENDUS POUR DES STRUCTURES PEU CRÉDIBLES ?

Pour trouver une solution à la crise sociopolitique dans le pays, une médiation nationale dénommée : “Cadre d’action, de veille, et de médiation”, composée de représentants des confessions religieuses, de Chefs coutumiers de Bamako et d’autres membres des organisations de la société civile, est depuis un certain temps à l’œuvre. Après une série de rencontres avec les différents acteurs dont le Chef de l’Etat et les leaders du Mouvement du 05 Juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), les lignes peinent à bouger. Qu’est-ce qui explique ce grippage aujourd’hui? Sont-ils crédibles aux yeux des acteurs?

Dans l’objectif de régler la crise sociopolitique à la Malienne, le Cadre d’action, de veille et de médiation qui regroupe en son sein des représentants des confessions religieuses et des Chefs traditionnels est à la manœuvre. Aussi, multiplie-t-il les rencontres avec l’ensemble des parties prenantes à la crise. Les pourparlers avec les acteurs se font sous la houlette du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM). Bien que ces médiateurs nationaux soient presque quotidiennement mobilisés, les lignes se figent. Cet immobilisme peut s’expliquer par certains facteurs dont la crédibilité des médiateurs, voire des structures. Des préjugés diminueraient les médiateurs du fait du doute qui plane sur leur impartialité. Cette situation serait très loin d’être surprenante. Depuis des années, des leaders religieux ont tendance à quitter leur terrain pour envahir celui des hommes politiques.

Du coup, le peuple commence à regarder les leaders religieux comme des hommes politiques qui ont déjà perdu toute crédibilité.

Voilà comment s’explique, depuis près des deux décennies, l’augmentation du taux d’abstention lors des différentes échéances électorales. Cette situation a été vainement décriée par des Maliens. Aujourd’hui le pays en subit les conséquences. En guise de rappel ; pendant une époque de l’histoire de notre pays, les leaders religieux occupaient une place très importante. Ils constituaient les garants de la stabilité. Ils étaient très écoutés tous et respectés. Cet état de fait était la chance pour le pays. Mais depuis que ces religieux ont commencé à escalader les marches politiques – devenant ainsi des hybrides – alors, ils sont devenus inaptes à assurer ni la paix ni la stabilité. C’est pour cette raison que les uns et les autres sont sceptiques sur un dénouement qui soit heureux.

Pourtant, le Haut Conseil Islamique est une structure qui regroupe des associations et des leaders religieux avec charge de servir d’interface avec les autorités. Il a tout le temps été dirigé par une personnalité populaire comme le Chérif Ousmane Madani HAIDARA. Le Haut Conseil Islamique Malien (HCIM) lors de l’audience présidentielle le 06 juillet 2020, a affirmé son attachement à la continuité des échanges.

Il a salué la « bonne volonté » d’IBK qui nous a confirmé sa main tendue, et qui dit rester disponible pour les échanges.

Son Secrétaire Général, M. Mamadou DIAMOUTANI, avait affirmé ceci : « Nous aussi, travaillerons dans ce sens ». “Nous avions des préoccupations liées à l’Assemblée nationale, aux députés frustrés, à la situation scolaire, et à l’accès à l’électricité. Le Président de la République nous a fait des propositions louables sur ces préoccupations qui nous satisfont presque. Il reste encore des efforts à faire. Mais l’essentiel pour le Mali, c’est la quiétude et le dialogue, qui ouvriront la porte de la paix. Mais sans dialogue, il n’y a pas d’entente », a insisté Chérif Ousmane Madani HAIDARA.

« Le HCIM souhaite que les échanges continuent et qu’ils aboutissent à l’apaisement de la situation. Nous sommes entre Maliens. Les Maliens, quelle que soit la crise, se comprendront. Cette bonne volonté que le Président nous a montrée, nous pensons qu’il va la continuer et souhaitons qu’il en soit de même pour toutes les parties prenantes de la situation », a espéré Mamadou DIAMOUTANI. Au regard du déroulé des faits, on s’inquiète sur l’issue de la médiation conduite par Cadre d’action, de veille et de médiation de confessions religieuses et des organisations de la société civile.

Boubacar DIARRA

By |2020-07-08T15:03:43+02:00juillet 8th, 2020|RELIGION|0 Comments

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