MENACE SUR LA SANTE DES CONSOMMATEURS MALIENS: DES LEGUMES INFECTES VENDUS SUR LES MARCHES DE BAMAKO

Environ 200 agents de la protection civile et d’autres corps ont été mobilisés pour décontaminer le grand marché de Bamako et alentours la semaine dernière. Suite à cette opération de désinfection, des tonnes de légumes infectées ont été retirées du marché. Puisque ces légumes n’ont pas été détruits, un groupe de femmes s’est mis à ramasser ces légumes contaminés hier lundi 08 avril 2020 depuis la nuit jusqu’au matin dans la zone aéroportuaire de Senou pour ensuite les vendre sur nos marchés.

Cette opération de décontamination du grand marché et alentours était menée conjointement par le secrétariat permanant de la Plate-forme nationale de la gestion des catastrophes, la Direction régionale de la santé et la MINUSMA pour permettre de freiner la propagation de la pandémie du corona virus. Cette opération est la première d’une série qui consiste à désinfecter plusieurs lieux publics du district de Bamako. La lutte contre le COVID-19 passe nécessairement par la désinfection des lieux publics. Le grand marché de Bamako et ses alentours constituent l’un des endroits au Mali où le trafic humain est très dense, d’où cette campagne de pulvérisation.

Une vidéo sur les femmes qui sont en train de ramasser ces sacs de légumes jetés dans les ordures de la zone aéroportuaire de Senou fait une polémique sur les réseaux sociaux. Ces femmes sont-elles ignorantes du danger qu’elles courent en ramassant ces légumes ou c’est dû à leur envie de gagner de l’argent n’importe comment même si ce serait au détriment de la santé publique ? Il y a toute sorte de légumes : des sacs de chou, d’aubergine, de poivron, de concombre, de piment, etc. La vidéo montre clairement plusieurs sacs de légumes emballés à côté de gros tas de légumes. Suite à la menace d’alerter la police sur ce mauvais travail, plusieurs femmes ont abandonné leurs sacs, de crainte d’être saisies. Quelques-unes y étaient encore sur place. Mais ces menaces sont venues un peu tard puisque plus d’une vingtaine de motos, de tricycles remplis était déjà partis en ville.

Cette opération était menée dans le but d’éradiquer la pandémie du corona virus dans notre pays mais elle constitue maintenant une menace pour la santé de consommateurs maliens la source d’une autre maladie. Tant que ces légumes ne sont pas récupérés dans nos marchés, la menace plane au-dessus de nos têtes.

Youssouf Konaté