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MESURES CONTRE LE COVID-19

Quand L’État fait preuve de frilosité face aux leaders musulmans 

A bien disserter sur les tenants et les aboutissants de l’influence, à la limite du diktat, que n’en finissent pas d’exercer les leaders religieux musulmans sur les pouvoirs publics au Mali, on serait bien fondé à se demander si le caractère ‘’laïc’’ dont voudrait se targuer l’Etat, est une réalité en fait. Ce questionnement est tout à fait pertinent dans la mesure où il est de notoriété publique que nos leaders religieux musulmans, se faisant fort de la grande popularité dont ils jouissent auprès de l’opinion nationale, ne s’embarrassent guère d’imposer leurs desiderata au gouvernement et autres Institutions de la République, chaque fois que cela les enchante. A maintes reprises les pouvoirs publics ont été contrariés, dans leurs prises de décisions, par des mouvements religieux musulmans qui les ont souvent contraints à faire marche arrière et à se conformer à leurs idéaux.

Il serait superfétatoire que dire cette attitude de faiblesse des Institutions de la République, face au courant religieux musulman sous nos cieux, dénote tout simplement la faiblesse de l’Etat. Un Etat qui fait preuve d’une frilosité insolente face aux leaders musulmans. Bien sûr que dans de telles circonstances, pour ses prises de décisions, le gouvernement se croit obligé de marcher sur des œufs pour ne pas heurter la sensibilité des organisations musulmanes du pays et de leurs leaders.

Les tenants du pouvoir d’Etat préfèrent se prémunir de cette prudence exagérée qui, au demeurant, ne contribue qu’à renforcer l’hégémonie de la classe dirigeante musulmane sur la vie de la nation, quitte à plonger le pays dans une détresse absolue voire un abîme total. Sinon comment comprendre, dans le cadre des mesures prises pour contrer la propagation du COVID-19 dans notre pays, que le Conseil Supérieur de la Défense Nationale (CSDN) ait imposé des mesures restrictives à toutes les composantes de la société malienne, à l’exception des organisations religieuses. En effet, on se souvient que le Conseil Supérieur de la Défense Nationale (CSDN) s’était réuni en session extraordinaire, le mardi 17 mars 2020 et avait rendu public un communiqué imposant des mesures restrictives importantes qui sont entrées en vigueur depuis le jeudi 19 mars 2020.

Si les mesures en questions sont censées s’appliquer à tous, il faut toutefois reconnaitre qu’une dérogation est faite pour les lieux de culte. En effet, le communiqué du CSDN mentionne clairement qu’ « en ce qui concerne les rassemblements à caractère religieux, le gouvernement engagera incessamment des consultations avec les responsables du Haut Conseil Islamique, de la Ligue des Imams, des Eglises Catholiques et Protestantes ainsi qu’avec d’autres autorités religieuses et cultuelles du Mali afin de convenir des mesures appropriées pour assurer la santé des fidèles… ».

On devrait vraiment se demander, en considérant les mesures imposées, pourquoi alors faire une dérogation pour les lieux de culte, à partir du moment où lesdits lieux sont aussi des espaces de rassemblement des fidèles, bien en deçà de 50 personnes. En vérité cette dérogation est spécifiquement destinée aux lieux de culte musulmans (les mosquées) et ce n’est que par simple formalité qu’on fait allusion aux églises catholiques et protestantes.

Il faut tout simplement le dire, sans faux-fuyant, que le gouvernement rechigne à prendre la responsabilité d’annoncer la fermeture pure et simple des mosquées, par peur d’irriter le courroux des leaders musulmans. En effet, eu égard à la frilosité dont fait preuve le gouvernement face aux leaders religieux musulmans, il serait tout simplement suicidaire de sa part, de vouloir fermer les mosquées alors que les élections législatives sont maintenues, malgré les menaces de la pandémie du COVI-19.

Dans le communiqué rendu public, le 17 mars 2020, par le CSDN, il est fait mention de consultations que le gouvernement devrait engager avec les organisations religieuses afin de convenir des mesures appropriées pour la santé des fidèles. Les mosquées continuent à rassembler les fidèles, quitte à faire fi des mesures édictées par le CSDN et nonobstant la propagation du virus sur notre territoire.

Le gouvernement doit arrêter avec sa frilosité face aux leaders musulmans et décider de la fermeture des mosquées et cela en exécution des mesures arrêtées par le ‘’Conseil supérieur de la Défense Nationale’’. D’ailleurs certaines mosquées de la place ont cerné la nécessité d’arrêter le regroupement des fidèles et ont décidé, en conséquence, de fermer leurs portes.

El Hadj Mamadou GABA

 

 

 

 

By |2020-03-30T19:51:59+02:00mars 30th, 2020|A LA UNE, ACTUALITE, RELIGION, SANTÉ|0 Comments

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