En réaction aux violences qui ont entrainé la mort de trois personnes, Ousmane DIALLO, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty Internationale, a déclaré : « Dans la nuit du 11 mai 2020, la mort d’un jeune motocycliste à la suite de tirs d’un agent de police a suscité de violentes manifestations. Le policier n’était pas en service ce jour. Les violences ont continué dans la ville jusqu’à hier. Nous condamnons fermement l’usage excessif de la force. Trois individus ont perdu la vie. Plusieurs autres ont été blessés entre le 11 et le 12 mai à Kayes, a rapporté Ousmane DIALLO. Outre le motocycliste, deux autres personnes dont un mineur, ont été tuées lors des manifestations, et plusieurs autres ont été gravement blessées. Nous condamnons fermement l’usage excessif de la force ». « Les autorités maliennes ont déclaré que la lumière serait faite sur ces incidents. Nous les exhortons à mener une enquête impartiale et transparente afin de situer toutes les responsabilités dans ces atteintes au droit à la vie et à l’intégrité physique des individus. Tous les responsables de ces différentes violations doivent être poursuivis et jugés dans un procès équitable. Les autorités doivent également revoir les procédures opératoires des forces de sécurité afin de prévenir tout usage excessif de la force lors des interpellations et dans la gestion des rassemblements publics. »
Complément d’information
Le 11 mai dans la soirée à Kayes, au nord-ouest du Mali, un motocycliste de 17 ans, Seyba TAMBOURA, a été interpellé par un agent de police qui n’était pas en service. L’agent a tiré sur Seyba lors de son interpellation. La victime en est morte. Cet incident a été suivi le lendemain par des manifestations entachées de violences, avec notamment le saccage de postes de police et l’incendie du commissariat central du 2e arrondissement de la ville. Durant ces manifestations, deux individus, dont un garçon de 12 ans, ont perdu la vie à la suite des tirs de balles des forces de l’ordre. Les corps des victimes ont été déposés à la morgue de l’hôpital de la ville durant la journée du 12 mai. Plusieurs personnes ont par ailleurs été blessées dont une grièvement. Les manifestations ont repris le lendemain 13 mai à la suite de l’enterrement des trois victimes au cimentière de Kayes-Ndi. C’était quand une mission gouvernementale s’était rendue dans la ville pour clamer les nerfs. Les manifestants ont saccagé la préfecture. Beaucoup parmi eux ont été blessés.
LAYA DIARRA
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