Contre tout risque de contamination en masse, les autorités maliennes ont instauré des mesures pour lutter contre la propagation de la pandémie du coronavirus. Jusqu’ici force est de constater qu’à Bamako, le gouvernement ne donne pas l’impression qu’il est en train de protéger les populations. À quoi jouent nos autorités, les pompiers après l’incendie ? A-t-on encore besoin de leur faire savoir les conséquences de leur négligence ?
Si le pays fait face à une épidémie grandissante, la prévention reste le premier moyen de lutte. Des attitudes responsables peuvent permettre d’éviter l’hécatombe. Malgré la situation inquiétante, nos autorités font la sourde oreille sachant bien que l’infection des asymptomatiques existe dans des lieux publics. En tout cas, si les choses ne changent pas à Bamako, alors les mois à venir, nous pouvons nous attendre à un taux de contamination plus élevé dans beaucoup de régions.
Assister cette situation de non-respect des gestes barrières sans pour autant lever le petit doigt, ce serait de contribuer à la propagation de la pandémie sur notre territoire. Certains se demandent si cela ne serait pas un manque de sensibilisation de la part des autorités. Pour certains, on dirait que ces mesures ne concernent que ceux qui travaillent dans des bureaux, les hôtels, les bars et les restaurants. Au Mali en ce moment, la priorité est d’éviter la contagion en masse. Comme dans toute épidémie, il y a d’abord les cas importés, puis la contagion se diffuse. On est, à l’échelle du continent africain, entre les deux moments, et il serait dangereux de se figurer qu’une forme de protection est à l’œuvre, car ici dans notre pays le peu de tests réalisés ne permet pas de connaître avec certitude le nombre de cas. C’est du reste ce qui est arrivé en Europe et aux États-Unis. Lorsqu’on a commencé à mourir, il était trop tard.
À quoi bon rester entre les quatre murs des bureaux pour ne véhiculer que des simples messages sans pour autant être sur le terrain obligeant les populations à respecter ces mesures barrières pour stopper le Covid ? Joue-t-on avec le feu ? Faudra-t-il rappeler de la dangerosité de cette maladie qui menace des vies humaines pouvant mettre en cause l’avenir de toute une nation?
En effet, le Mali a l’habitude de prendre des décisions en décrétant des lois très vite reléguées aux Calendes grecques mais s’il s’agit de les respecter ou obliger les populations, cela devient tout autre chose. Aujourd’hui avec l’incursion de ce mal, l’heure ne doit plus être au tâtonnement. Il urge de prendre des mesures vigoureuses imposées à toute la population afin d’éviter la catastrophe. Selon nos investigations, le secteur du transport tout comme celui du commerce, aucune mesure préconisée n’est respectée. Dans nos marchés et aussi à l’intérieur des Sotramas et taxis, les choses restent toujours inquiétantes. Ici à Bamako, les gens se déplacent juste pour aller voir des proches. Ils utilisent, pour la plupart d’entre eux, les transports en commun. Comme si aucune épidémie ne prévaut dans le pays, les bus et minibus sont pleins à craquer et l’on ne note aucune protection apparente sur les passagers, tous pressés d’arriver à destination.
Les conducteurs de bus aussi continuent de remplir leur voiture sans penser aux différentes mesures de sécurité à respecter pour leur propre protection, celle de leurs passagers et de leur famille. Voilà la situation dans nos minibus de transport en commun.
Concernant les marchés, ces mesures vont certes causer des pertes et des désagréments mais il est important d’agir contre la propagation de ce virus.
Pour efficacement lutter contre cette maladie, le gouvernement devrait œuvrer pour faire respecter aux responsables des compagnies de transport les différentes mesures en fixant des amendes pour ceux qui ne les respecteront pas. Désinfecter les bus et les Sotramas avant leur départ tous les matins, prévoir le nettoyage des mains obligatoire pour tous les passagers avec des gels hydro-alcooliques et faire respecter une certaine distance entre eux. Il leur revient également de plus sensibiliser la population sur les risques liés au non-respect des mesures d’hygiène surtout dans le Grand-marché.
Ben Chérif
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