Des images choquantes circulent sur les réseaux sociaux où des Africains soupçonnés d’être porteurs du virus à Canton au sud de la Chine sont chassés des lieux publics et forcés de dormir dans la rue : les Chinois craignent un retour de coronavirus. Cela a provoqué une vive émotion, une vague de protestations et de slogans anti-chinois en Afrique.Ces Africains victimes d’expulsions, qui vivent dans la grande métropole chinoise de Canton, sont soupçonnés et donc interdits d’entrer dans les commerces. Le Sud s’indigne des actes discriminatoires des autorités locales et de ses méthodes de travail après qu’on a découvert des cas positifs au Covid-19 parmi les ressortissants nigérians.
Cette cohabitation était jusqu’ici sans problème, mais le coronavirus, qui a d’abord frappé la Chine, rend tout le monde nerveux. La Chine redoute une “deuxième vague”, et les autorités insistent sur le fait que les nouveaux cas sont “importés”.
Au dernier relevé des nouveaux cas de Covid-19 enregistrés à Canton, jeudi 9 avril, sur les 114 cas « importés », il n’y avait que 16 africains. Un chiffre qui n’a pas mis fin à la poussée de la fièvre raciste en Chine, suscitant ainsi un grand émoi en Afrique, continent courtisé par Pékin depuis près de deux décennies. Cela a occasionné le déclenchement d’un réflexe anti-africain dans la ville chinoise qui compte le plus de migrants venus d’Afrique. Beaucoup d’entre eux, pas tous en situation légale, font du commerce, certains s’y sont mariés. Un million de Chinois vivent désormais en Afrique, mais on sait moins que des dizaines de milliers d’Africains ont fait le chemin inverse vers la Chine, une mondialisation Sud-Sud.
Cette crainte d’un retour de l’épidémie au moment où la Chine tente le déconfinement et la relance de son économie, fait de tout étranger un suspect, avec ce véritable dérapage raciste à Canton. Les incidents à Canton peuvent surprendre, car la Chine entretient d’excellentes relations avec la plupart des États africains, auxquels elle a notamment fait don, ces dernières semaines, des fournitures médicales pour faire face au Covid-19. Qui pouvait croire à une telle situation ?
Le président de la commission de l’Union Africaine (UA), Moussa Faki Mahamat se dit inquiet au sujet des allégations de mauvais traitements d’Africains à Guangzhou (Canton) »
“Le gouvernement chinois traite tous les étrangers en Chine de la même manière et a une tolérance zéro vis-à-vis des paroles et actes discriminatoires” a martelé le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian lors d’un point de presse.
Concernant les mesures à prendre pour éviter d’autres mésententes, il dira que les autorités chinoises allaient mettre en place un mécanisme de communication efficace avec les consulats étrangers à Canton. “Elles s’opposent fermement à tout racisme et tout propos discriminatoire”, a-t-il précisé. Alors que les Africains vivant à Canton ont posté une série de vidéos et d’informations qui témoignent des discriminations dont ils sont l’objet de la part de la population et des autorités chinoises en raison de la lutte contre la pandémie du coronavirus.
Ben Chérif
Leave A Comment