//POUR LA LIBERATION DE SOUMAÏLA CISSE: L’INTELLIGENTSIA AFRICAINE DONNE DE LA VOIX

POUR LA LIBERATION DE SOUMAÏLA CISSE: L’INTELLIGENTSIA AFRICAINE DONNE DE LA VOIX

Voilà un mois, jour pour jour, que le Président du parti politique « Union pour la République et la Démocratie’’ (URD) et non moins chef de file de l’opposition politique, Soumaïla CISSE, a été enlevé par des hommes armés dans la région de Tombouctou, alors qu’il battait campagne avec la suite qui l’accompagnait, en amont aux élections législatives de 2020. S’il est vrai que seulement quelques jours après ce rapt, les compagnons de Soumaïla ont été relâchés par les ravisseurs, il n’en demeure pas moins vrai que jusque-là, on est sans nouvelles de Soumaïla lui-même. Le plus aberrant est que cet enlèvement, en tout cas jusqu’à la preuve du contraire, demeure sans revendication et on n’a aucune preuve de vie de l’otage.

Et pourtant, ce ne sont pas les tentatives de médiations qui ont manqué. Outre la cellule de crise mise en place par l’URD, le parti d’appartenance de Soumaïla, le Chef de l’Etat malien a instruit, de son côté, la constitution d’une autre cellule de crise placée sous l’égide de l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga.

Indépendamment de ces deux entités commises à la négociation pour la libération du chef de file de l’opposition malienne, des initiatives privées sont prises de part et d’autre par des leaders d’opinion proches du théâtre de l’action. C’est dans ce cadre-là qu’Amadou Kalossi, militant de l’URD et maire de Koumaïra, a entrepris de négocier avec le groupe djihadiste, responsable de l’enlèvement. Mais il nous est revenu que ce dernier aussi est à son tour kidnappé. La date précise de son rapt n’est pas connue mais déjà, le mardi 7 avril 2020, le ministre malien des Affaires étrangères, Tiébilé DRAME, réclamait sa libération immédiate devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

C’est dire qu’ils sont deux à être en captivité auprès des djihadistes, mais à ce jour, il n’y a eu aucune revendication pour ces deux enlèvements. On devrait se demander d’ailleurs si les deux otages sont ensemble ou si leurs ravisseurs ont décidé de les séparer. Signalons qu’à un certain moment, les négociations avaient été interrompues pour raison de force majeure. En effet dans la nuit   du 13 avril au 14 avril 2020, des combattants de l’organisation État islamique au Grand Sahara (EIGS), conduits par le chef djihadiste nigérien, Moussa Moumouni ont attaqué une position des combattants du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM). Or il se trouve malheureusement que Soumaïla et Kalossi sont en captivité auprès de ce groupe djihadiste qui, toutes affaires cessantes, doit faire face à cette attaque.

Après cette épreuve, les négociations ont-elles repris ? On pourrait peut-être répondre par ‘’l’affirmative’’ dans la mesure où très récemment, un des négociateurs, en l’occurrence l’Imam Mahmoud DICKO a été aperçu sur le terrain à Tombouctou.

En tout cas pour résoudre ce problème d’enlèvement, personne ne veut être en reste avec Soumaïla. Des déclarations pour réclamer la libération rapide et sans condition de cet homme politique malien, ont fusé de partout. Des Chefs d’Etat européens et africains en passant par des Hautes Personnalités d’institutions internationales se sont indignés face à ce rapt.

C’est dans cette optique qu’une quarantaine d’hommes politiques et d’intellectuels africains, autrement dit l’intelligentsia africaine, ont signé une pétition lancée par l’ancien ministre malien de la Justice, Maitre Mamadou Ismaïla KONATE, en guise d’appel pour la libération immédiate de Soumaïla CISSE. Un appel signé par notamment les hommes politiques et autres intellectuels tel que Khalifa SALL du Sénégal, Célou Dalein DIALLO de la Guinée, Ibrahim YACOUBA l’avocat nigérien, Daouda SAMNA ou encore l’écrivain guinéen Tierno MONENEMBO.

« Toutes ces personnes ont décidé de donner de la voix pour dire combien il est anormal que Soumaïla soit dans la situation qui est la sienne aujourd’hui. Ça doit être une affaire de première importance. Bien évidemment que le Mali est aujourd’hui dans un contexte difficile, avec la crise sanitaire, avec la crise sécuritaire. Mais le fait que nous soyons un Etat de droit, que nous soyons dans un système de démocratie, il est inadmissible que la première personnalité politique après le chef de l’Etat ait été enlevée, sans que l’on sache par qui, sans que l’on sache où il est, sans que l’on sache dans quelles conditions il est détenu, sans même que l’on sache quand il va revenir à la liberté »

a déclaré l’ancien ministre malien de la justice, Mamadou Ismaïla KONATE.

El Hadj Mamadou GABA

By |2020-04-24T12:51:10+02:00avril 24th, 2020|SÉCURITÉ|0 Comments

About the Author:

Leave A Comment

Aller à la barre d’outils