/, RELIGION/POUR UNE SORTIE DE CRISE: L’IMAM MAHMOUD DICKO RÉCLAME UN DIALOGUE AVEC LE PRESIDENT IBK

POUR UNE SORTIE DE CRISE: L’IMAM MAHMOUD DICKO RÉCLAME UN DIALOGUE AVEC LE PRESIDENT IBK

L’adage a raison  qui dit : « La nature a horreur du vide ». Et cela se vérifie bien dans le contexte de la crise qui prévaut actuellement au Mali et que l’on peut qualifier de crise ‘’politico-religieuse’’. En effet, celui qui est donné aujourd’hui pour s’opposer au régime d’IBK, vu l’inexistence d’un courant de l’opposition politique, est incontestablement le leader religieux musulman Mahmoud DICKO qui jouit d’une extraordinaire aura auprès des Maliens. A plusieurs occasions, il a réussi à drainer des foules très nombreuses pour des manifestations populaires au cours desquelles il ne s’est jamais lassé d’interpeler les autorités publiques, notamment le Président de la République, quant à la mauvaise gouvernance dont pâtit le pays.

Sa dernière sortie remonte à seulement une semaine juste, à savoir le vendredi 5 juin 2020, à l’occasion d’un meeting initié par certaines organisations à connotations religieuse et politique et placé sous son égide. Compte tenu de la très grande popularité dont jouit ce guide religieux, l’annonce du rassemblement du 5 juin sous son égide avait préoccupée outre mesure, le sérail du pouvoir d’Etat. Cette préoccupation était d’autant légitime quand on sait que l’objectif qui avait annoncé pour cette manifestation était de contraindre le Président de la République à la démission, pour raison de mauvaise gouvernance. Ce qui aurait évidemment provoqué un cataclysme dans la République.

Mais fort heureusement que, finalement, les manifestants ont consenti à mettre un bémol à leur objectif.

Depuis cette gigantesque manifestation, c’est pour la première fois, le mercredi 10 juin que le charismatique Imam Mahmoud DICKO s’est exprimé sur les ondes de RFI. « Je ne suis pas quelqu’un qui casse son pays ou qui met le feu à son pays. Non ! Ce qui casse un pays c’est surtout l’injustice. Je veux que le Président écoute son peuple. Il reste encore le Président. Je le redis encore qu’il doit écouter le peuple. Tout le monde est opposé ! Des problèmes communautaires, des problèmes dans l’armée, même entre les religieux… Des problèmes entre tout le monde… Il y a un malaise dans le pays, il y a une mauvaise gouvernance. Il y a la corruption à ciel ouvert. Je le dis et je le redis ! ».

A l’entendement de M. DICKO, pour parvenir à une résolution pérenne de la crise, il serait indispensable qu’il y ait un dialogue sans tabou avec le Président de la République. Un dialogue au cours d’une rencontre entre acteurs de la vie politique et société civile. Une feuille de route, établie d’un commun accord et qui tracera les voies à suivre pour une sortie de crise, sanctionnera cette rencontre.

Il n’est un secret pour personne qu’au-delà de la mauvaise gouvernance qui est reprochée au Chef de l’Etat, les Maliens contestent aussi avec véhémence la légitimité de la VIème législature et en conséquence ils réclament sa dissolution et aussi celle de la Cour Constitutionnelle, acteur de cette illégitimité.

Déjà, dans leur déclaration datée du 5 juin 2020, le regroupement initiateur de la manifestation composé de la CMAS, du FSD et de l’EMK, devenu aujourd’hui ‘’M5-RFP’’ (Mouvement du 5 juin pour le Rassemblement des Forces Patriotiques), avait écrit : « Depuis son avènement, le régime d’IBK s’est illustré par la tenue d’élections injustes, opaques et inéquitables, enlevant ainsi toute crédibilité au processus électoral dans notre pays. L’élection n’est plus un instrument efficace de régulation du processus électoral et ne permet donc plus de réaliser le changement de gouvernance souhaité par le peuple… ».

Nul n’est dupe que par une telle déclaration, les manifestants voudraient imputer la tare de la gouvernance, non seulement au Président IBK mais aussi à la Cour Constitutionnelle du Mali dont les rênes sont tenues par Manassa DANIOKO. On se souvient qu’au sortir des dernières législatives, Moussa TIMBINE, qui occupe aujourd’hui le perchoir par la volonté du Président IBK et de la Présidente de la Cour Constitutionnelle, avait été pourtant déclaré perdant, à l’issue du second tour, suivant les résultats provisoires proclamés par le ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation. Mais à la surprise générale et au grand désarroi des Maliens, la Cour Constitutionnelle dont les décisions ne sont susceptibles d’aucun recours a remis ce dernier en selle en le déclarant plutôt élu à l’issue de ce second tour. Cette décision de l’institution judiciaire avait été très fortement contestée à travers le pays et cela a largement contribué à discréditer l’institution auprès de l’opinion publique malienne.

De cause à effet, si la décision de cette Cour est jugée illégitime et illégale, forcément, l’institution parlementaire qui a bénéficié de cette illégalité, soit elle aussi déclarée illégitime et dissoute en conséquence.

On serait alors en droit de consentir que les manifestants sont dans leur plein droit d’exiger du Chef de l’Etat la dissolution pure et simple de ces deux institutions, à savoir la Cour Constitutionnelle et l’Assemblée Nationale. L’Imam Mahmoud DICKO aussi, de par ses propos sur Rfi, s’inscrit dans cette logique non seulement de dissolution de l’Assemblée Nationale et de la Cour Constitutionnelle mais aussi voudrait-il qu’aucun sujet ne soit tabou au cours du dialogue qu’il réclame avec le Président de la République.

El Hadj Mamadou GABA Avec Rfi

By |2020-06-12T16:35:18+02:00juin 12th, 2020|POLITIQUE, RELIGION|0 Comments

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