Dans le cadre de la prévention et de la riposte contre la pandémie du Coronavirus, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta a promis d’offrir 20 millions de masques aux Maliens, dont 10 millions étaient déjà venus pour les 7 millions d’électeurs. Cependant, sur ce premier lot de masque, plus de 6 millions n’auraient pas été distribués : ils se retrouveraient sur le marché noir aujourd’hui. Au bénéfice de qui?
C’est une situation dont le Président de la République et son Gouvernement doivent tirer au clair afin que les efforts fournis dans le cadre de la prévention et de la riposte ne soient pas vains. Faut-il le rappeler, les élections législatives et particulièrement le second tour, se sont déroulés dans un contexte de crise sanitaire sans précédent. Après avoir connu les premiers cas de COVID-19 quelques jours avant le premier tour, des voix se sont levées pour réclamer le report du second afin de préserver les Maliens de la propagation de cette épidémie de COVID-19.
Mais ces doléances étaient tombées dans des oreilles d’un sourd. Toutefois, le Président de la République a instruit au Chef du Gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires pour protéger les Maliens et singulièrement les électeurs lors du second tour.
C’est ainsi qu’il avait promis d’acheter 20 millions de masques à distribuer gratuitement aux Maliens sans compter les fabrications locales où les tailleurs seraient aussi mis à contribution. C’est dans cette optique présidentielle que tous les Centres de vote étaient dotés de masque protecteur à distribuer gratuitement aux électeurs. Cela a été rendu possible grâce à l’arrivée du premier lot des masques de 10 millions sur les 20 millions annoncés comme pour les 7 millions des électeurs. Malheureusement, selon les résultats définitifs donnés par la Cour Constitutionnelle, seulement 35,17% des électeurs ont pu accomplir leur devoir citoyen. Ce qui explique que sur les 10 millions de masques, difficilement 4 millions ont été distribués. Où est parti alors le reste des masques du premier lot ?
Depuis quelques jours déjà, cette question revient dans les débats un peu partout dans la ville de Bamako où d’autres masques lavables par l’armée malienne sont en train d’être distribués dans les différentes communes du district de Bamako. Pourtant, au même moment, nous constatons la présence d’une frange des 10 millions de masques sur le marché noir : ils sont même vendus à 1000 F CFA l’unité.
Aujourd’hui, il suffit de faire un tour au centre-ville de Bamako pour se rendre compte de la réalité, la présence anarchique desdits masques. Les vendeurs ambulants détiennent les mêmes marques de masque qui devraient être distribués gratuitement aux Maliens.
Depuis quelques jours maintenant, le nombre des nouveaux cas positifs augmente de façon fulgurante. Ce qui dénote que des mesures barrières instruites par les autorités pour empêcher la propagation de la pandémie de Coronavirus sont très peu respectées. Raison pour laquelle, le président IBK a fondé beaucoup plus l’espoir sur le port des masques et il compte fournir un plus grand effort dans ce sens. Cependant, cet effort risque de vouer à l’échec. A qui la faute ? Qui sont les auteurs ? Pourquoi des dispositions ne sont pas prises pour distribuer gratuitement et dans la transparence le reste des masques à la population qui avait décidé de boycotter les élections ? Comment faut-il rendre le port de masque obligatoire au Mali dans ce contexte ?
A suivre !
Boubacar DIARRA
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