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PROCÈS CONTRE LA PRATIQUE DE L’ESCLAVAGE: VINGT-DEUX (22) CONDAMNES AVEC SURSIS HIER A KAYES

Depuis près d’un an, des « esclaves » de la région de Kayes ont décidé de s’élever contre l’ordre établi. Victimes d’agressions physiques, de tortures ou de confiscations de biens, ils mènent une campagne de dénonciation auprès des autorités. Cette semaine deux procédures contre la pratique de l’esclavage ont été enregistrées à Kayes. Le délibéré de la première affaire jugée le 31 juin dernier, est tombé hier mardi 07 juillet 2020, vingt-deux (22) personnes ont été déclarées coupables et condamnées avec sursis. Un autre jugement concernant six (6) prévenus est en cours également à Kayes.

Selon le tribunal de Kayes, « Il s’agit des faits connexes à l’esclavage qui se sont déroulés dans le village de Lani Tounka, dans la contrée de Gadiaga ». Pour rappel, en juillet 2019, une soixantaine de personnes avaient été contraintes de quitter le village de Kaïnera, dans le cercle de Diéma pour Bamako. Ces déplacés avaient déclaré que «  les notables du village ont violé leurs droits avant d’exiger leur départ du village ». Ils réclament encore à ce jour justice auprès des autorités. Malgré la signature par le Mali de tous les accords internationaux condamnant l’esclavage où les violations des droits de l’homme, malgré aussi la Constitution du pays qui déclare que « tous les Maliens naissent libre et égaux en droit et en devoir », le pays est à la peine dans ces applications.

Des personnes sont toujours considérées comme des esclaves dans notre pays particulièrement dans la région de Kayes.

Dans certaines communes, ces personnes ne peuvent ni être maires ni imams. Ces esclaves n’ont pas droit à se marier avec les notables qui sont leurs maitres. Pendant les évènements sociaux (décès, mariage ou baptêmes), elles font la corvée. Depuis quelques années, certaines disent non à l’esclavage. Plusieurs d’entre elles ont été battues et chassées de leurs villages. Au Mali, selon les associations anti-esclavagistes, plus de 800 000 Maliens vivent dans l’asservissement. L’esclavage dans la région de Kayes est une bombe à retardement. De gré ou de force, ces hommes, femmes et enfants vont se débarrasser de leurs maitres un jour, mais cela quel manière.

YOUSSOUF KONATE

By |2020-07-08T15:04:50+02:00juillet 8th, 2020|ACTUALITE, JUSTICE|0 Comments

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