C’est fait : les résultats définitifs du second tour de l’élection législative ont été proclamés le jeudi 30 avril 2020 dans l’après-midi par la Cour constitutionnelle mettant fin au suspense dans le pays. Mais le verdict des 09 sages de la Cour a créé une vive colère partout dans le pays. 2 358 909 électeurs ont voté à ce scrutin, soit un taux de participation de 35,25% selon les chiffres de l’institution présidée par Manassa Dianioko. C’est pourquoi les réactions n’ont pas tardé à se faire sentir.
Aussitôt après la proclamation des résultats, des manifestations de protestation ont eu lieu dans certaines localités du pays. Les 147 députés devant siéger à l’Assemblée nationale sont connus. Les partis traditionnels comme le RPM, parti au pouvoir, l’ADEMA, l‘URD viennent en tête. Derrière eux, émergent d’autres partis comme le MPM l‘ADP-Maliba, l’ASMA CFP, Yèlèma, la CODEM.
Plusieurs partis qui avaient été donnés gagnants par les résultats du ministère de l’Administration territoriale se sont vus retirer leur victoire aux résultats définitifs. Sur 6 691 305 électeurs inscrits, au moins 2 358 909 ont pu voter au second tour pour un taux de participation de 35,25%. Selon la Cour constitutionnelle, la région de Gao a enregistré la plus forte participation avec 63,65%. Bamako, avec 13,17%, enregistre la plus faible participation. Dans la circonscription électorale de Kolondièba, c’est la liste du groupement de partis URD-RPM qui remporte le second tour avec 54,20% devant la liste SADI conduite par le redoutable opposant Dr Oumar Mariko. Au niveau de la circonscription électorale de Bougouni, l’alliance CDS-Mogotiguiya-ADEMA-CODEM récolte 50,42% des voix devant la liste URD-RPM-MPM.
En commune V, la liste RPM-APR en ballottage avec la liste l’Alliance URD-ADEMA-ADP Maliba, a finalement validé son ticket pour l’hémicycle. C’est la liste Yèlèma qui représentera désormais la commune IV à l’Assemblée nationale. Ce parti a obtenu 50,32 % devant la liste UDD-PSDA.
Aussitôt après l’annonce des résultats définitifs, des mouvements de contestation ont éclaté dans certains endroits du pays. C’est le cas dans la ville de Sikasso, chef-lieu de la 3ème région du pays. Dans cette ville, la liste RPM-URD-CODEM est sortie victorieuse alors qu’elle était arrivée en 2ème position selon les résultats provisoires proclamés par le ministère de l’Administration territoriale. A Yanfolila également, toujours dans la région de Sikasso, des manifestants ont pris d’assaut les rues pour contester les résultats de la Cour. Dans la capitale, des manifestations ont eu lieu en commune I pour contester le verdict de la Cour. En commune IV du district de Bamako par exemple, les soutiens du candidat de Yèlèma, ancien Premier ministre Moussa Mara ont célébré leur victoire à la proclamation des résultats définitifs. Il faut rappeler que 43 circonscriptions électorales étaient concernées par ce second tour. Et 125 sièges à pourvoir. 12 localités avaient déjà élu leurs députés dès le premier tour. En commune I, une grande marche pacifique est prévue ce lundi pour dénoncer « la falsification » des résultats par la Cour constitutionnelle du Mali. Mieux, dans le pays, plusieurs voix se sont levées pour condamner les pratiques des sages.
Depuis, le président Manassa Dianioko est devenue la cible des critiques les plus virulentes. Elle est traitée de tous les noms d’oiseau.
C’est dans ces conditions qu’on apprenne que l’institution s’apprête à siéger pour corriger « les erreurs matérielles » qui ont marqué les élections.
LAYA DIARRA
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