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PROJET INCLUSIF FACE AU DEFI DU COVID-19 : LE MALI ET SES PARTENAIRES S’ENGAGENT POUR UN APPORT TECHNIQUE ET FINANCIER

Les partenaires du Mali s’engagent à apporter un soutien technique et financier mais dans un projet inclusif face au défi de Coronavirus. Ledit projet vise comme objectif d’intervenir dans cinq régions administratives du Mali (Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti). Il est approuvé pour une durée de six (06) ans de 2019 à 2024 et est financé par le FIDA, le Royaume du Danemark, le Gouvernement du Canada et le Gouvernement du Mali pour un coût global de 58 milliards de FCFA.

Le projet en question apporte des appuis institutionnels et techniques au secteur de la micro finance en vue de renforcer durablement les capacités de réponse du secteur aux besoins portés par les petits producteurs (groupes démunis et Exploitations Agricoles Familiales) et des appuis techniques et financiers aux divers acteurs présents sur différents segments des filières agricoles (de l’amont et de l’aval). La mise en œuvre projet INCLUSIF permettra de toucher 440 000 petits producteurs et 160 PMEA/PMIA.

Le projet est sous la double tutelle du Ministère de la Promotion de l’investissement privé, des petites et moyennes entreprises et de l’entreprenariat national et du Ministère de l’Agriculture qui ont respectivement la tutelle institutionnelle et la maitrise d’ouvrage.

Concernant la lutte contre la pandémie de la maladie à coronavirus, en février 2020, le comité de pilotage approuvait le deuxième Programme de Travail du projet INCLUSIF avec un montant de 9 milliards de F CFA qui inclut le renforcement des différentes institutions et l’amélioration de l’architecture du secteur de la micro finance. Avec cette approbation l’équipe du projet s’est aussitôt engagée dans la mise en œuvre des activités du PTBA.

Depuis le 25 mars 2020, le Mali comme d’autres pays, fait face à la pandémie du COVID-19. Dans ce contexte, le Gouvernement du Mali a pris des mesures tendant à réduire la mobilité de la population en vue de réduire la propagation de la maladie. Ces mesures à fort impact sanitaire ont aussi eu des conséquences sur certaines activités économiques. Cette situation pourrait avoir des répercussions importantes sur l’offre et la demande de produits et services de manière générale et les produits financiers subséquemment l’inclusion financière.

Par rapport au plan d’urgence du projet INCLUSIF, le Ministre de la Promotion de l’Investissement Privé, des Petites et Moyennes Entreprises et de l’Entreprenariat National et celui de l’Agriculture ont mis en place un comité technique chargé de réfléchir et faire des propositions de solutions et de mitigation adaptées, susceptibles de construire la résilience des OPA, des PMEA/PMI et des SFD qui sont les cibles du projet inclusif afin que la crise n’affecte pas l’atteinte des objectifs du projet et la réduction de la pauvreté rurale.

Notons que le 23 avril 2020, le Comité de Pilotage du Projet a tenu une session extraordinaire pour approuver le rapport du Comité Technique y compris les ressources pour répondre de manière rapide aux besoins des cibles du projet. Cette décision permet au projet de réorienter les ressources disponibles pour les mettre directement à la disposition des populations cibles.

Sur des actions concrètes pour les cibles du projet, les réflexions menées par le comité technique ont permis d’identifier des appuis à l’endroit des OPA, des PMEA/PMIA et des SFD à savoir :

  • Pour les organisations professionnelles Agricoles (OPA) : la mise en place des appuis financiers, dans le domaine de la diversification des activités agricoles, en équipements et petits matériels, et de l’assurance agricole (une nouveauté), des appuis en termes d’accès à l’information ;
  • Pour les Petites et Moyennes Entreprises Agricoles (PMEA/PMIA) : la mise en place des appuis financiers, à la mitigation des problèmes liés à l’écoulement des produits sur le marché, à la facilitation à l’accès aux matières premières, à l’incitation à produire pour le marché local et à maintenir le personnel minimum nécessaire et des appuis spécifiques aux filières céréales sèches et produits de cueillettes ;
  • Pour les Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) : la mise en place des appuis en faveur des SFD et du MEREF, et une ligne de financement à taux concessionnel à travers les guichets du MEREF-SFD, la promotion des moyens de paiements mobiles ;
  • la réorganisation du travail (dotation en kits de télétravail) et la sécurité des locaux de chaque SFD, la mise en œuvre des mesures barrières (dotation en kits d’hygiène et de protection) dans tous les guichets des SFD, et la mise en place de comité de gestion de crise.

Pour des ressources mobilisées, ces différents appuis traduits en activités ont permis de dégager un budget global d’accompagnement de 23 751 572 052 FCFA étalé sur les années 2020 et 2021 et repartis en ressources d’urgence, ressources à court terme et ressources à moyen terme.

A l’urgence, c’est-à-dire à partir du mois de mai 2020 jusqu’au 31 décembre 2020, le budget nécessaire est de 8 033 271 083FCFA. Dans le court terme, c’est-à-dire pour la première moitié de l’année 2021, le besoin en budget sera de 9 190 525 072FCFA. Dans le moyen terme, c’est-à-dire pour la deuxième moitié de l’année 2021, le budget de l’accompagnement a été estimé à 6 527 775 897 FCFA. Le dispositif de soutien mis en place s’appuiera sur le Projet INCLUSIF opérationnel dans les 5 régions du Mali et dans 29 cercles. Au besoin des personnes ressources pourront faire l’objet de consultations pour diligenter les actions.

S’agissant des effets possibles de la pandémie sur les cibles du projet, les mesures mises en place pourront remédier aux défis que les acteurs du milieu rural connaitront. En effet les cibles du projet INCLUSIF, à l’instar des autres acteurs de l’économie malienne, sont vulnérables face aux conséquences économiques de la pandémie. Il ressort de la réflexion faite par le Comité Technique que les conséquences économiques pressenties pour chaque cible mériteront des solutions par moment individuelles et par moment transversales ou collectives.

Au titre des OPA (Organisations Professionnelles Paysannes), dans cette crise, les organisations professionnelles agricoles (OPA) auront du mal à accéder aux facteurs déterminants qui conditionnent l’opérationnalisation de leurs activités en général et de la campagne agricole en particulier. Il s’agit de l’accès aux produits et services des institutions de financement rural (crédit, épargne, assurance agricole) qui seront réduits du fait de la faible activité sur les comptes. L’offre de service financier devient ainsi insuffisante face aux besoins classiquement exprimés par les clients dont les OPA. Ce contexte difficile désorganise l’agenda agricole, impacte l’animation de l’économie rurale et agricole et risque d’affecter les capacités de production des OPA et de leurs membres. L’accès aux marchés des intrants agricoles, (semences, engrais, pesticides, aliments bétail, etc.), et la réduction drastique du pouvoir d’achat des consommateurs, contribueront ainsi à affecter les moyens d’existence et de sécurité alimentaire et nutritionnelle des organisations professionnelles agricoles. Le manque à gagner résultant de la réduction des envois de fonds de la diaspora affectera la sécurité des revenus des ménages.

Au titre des PMEA, avec le COVID 19, nous assisterons au ralentissement des activités économiques, la fermeture des frontières, la suspension de certains les investissements en cours de réalisation, les charges fixes des PMEA s’accroitront. Ces effets indirects pourront entrainer entre autres: la rareté des opportunités d’affaires ; l’affaiblissement de la trésorerie des entreprises ; la difficulté d’honorer les engagements pris avec la banque ; la difficulté de faire face aux engagements entre acteurs de la chaine (OP et PMEA/PMIA) ; le ralentissement et la baisse du niveau d’octroi des prêts aux PMEA/PMIA par les institutions de financements;

Au titre des systèmes financiers décentralisés, l’analyse de la situation financière des SFD du Mali au 31/12/ 2019 comparée à la situation prévisionnelle révisée au 31/12/2020 du fait du COVID-19 (selon les estimations de l’Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés-Mali) fait ressortir que le nombre de membres et clients du secteur de la micro finance va passer de 1 030 206 à 982 524 soit une baisse de la clientèle de 3% d’une année à l’autre.

Quant aux activités de collecte d’épargne et d’octroi de crédit, elles pourront connaitre un taux de baisse annuelle de 23% pour l’épargne et 20,5% pour le crédit. Durant la période sous revue, la qualité du portefeuille de crédit du secteur de la micro finance pourrait se dégrader considérablement si des mesures de soutien et d’accompagnement financier ne sont pas mises en œuvre.

Par Boubacar DIARRA, avec C.com

By |2020-04-28T16:52:46+02:00avril 28th, 2020|A LA UNE, ACTUALITE, DEVELOPPEMENT, LES INFOS DU SOIR DE BAMAKO|0 Comments

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