Aujourd’hui, la démission du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, réclamée par les partisans du Mouvement du 05 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), divise fortement le peuple malien dans toutes ses composantes. Les leaders syndicaux, des associations, des mouvements, voire des partis politiques ne parlent plus le même langage sur cette question. Depuis quelques jours, c’est le cas du corps de la Police nationale. Certains leaders syndicaux ont décidé de se rallier au mouvement M5-RFP et d’autres s’opposent.
Faut-il le rappeler, le jeudi 11 dernier, lors de l’Assemblée Générale du Mouvement du 05 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) au siège de la Coordination des Mouvements, Associations et SYmpathisants de l’Imam Mahmoud DICKO (CMAS), certains leaders syndicaux de la Police nationale ont annoncé leur adhésion au mouvement M5-RFP et à leurs idéaux. Cet acte a été fortement critiqué et condamné par d’autres collègues des différents syndicats du même corps. C’était à la faveur d’une déclaration officielle lue lors du journal télévisé de l’ORTM.
Que dit la Déclaration des SYndicats de la Police nationale ?
“Les SYndicats de la Police nationale se sont réunis le vendredi matin 12 juin 2020, à la Direction Générale de la Police nationale pour condamner l’acte des Sergents chef Sidi TAMBOURA et Ibrahima CAMARA, du SYndicat Indépendant de la Police (SIP).
« En fait, ces derniers ont participé à la conférence de presse du mouvement M5-RFP au siège de la CMAS. Cet acte est interdit par l’article 182 du Décret 0277 du 15 mars 2018 portant application de Statut des Fonctionnaires de Police”, ont rappelé ces leaders syndicaux. “Les syndicats ont déclaré que lesdits camarades ont agi en leur propre nom et que leurs idéaux n’engagent que leur propre personne. Ils rappellent que la mission régalienne de la Police consiste à protéger l’ensemble des Maliennes et Maliens et leurs biens, à défendre jusqu’à l’ultime sacrifice l’ensemble des institutions de la République du Mali”, ont-ils précisé.
Malheureusement, cette déclaration ne les a pas conduits à renoncer. Le samedi dernier, les deux policiers étaient encore présents au point de presse au cours duquel, les leaders du M5-RFP ont annoncé une seconde sortie aussi grandiose le vendredi 19 juin au même lieu et pour le même objectif. Alors, tirant les leçons de cette crise, faut-il continuer à permettre au corps de la Police de créer librement des syndicats? Une chose est claire : le fait mérite une nouvelle réflexion. Puisque la Police, bien qu’elle ne soit pas un corps militaire, reste différente de la population civile.
Boubacar DIARRA
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