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RAPPORT DE INDICE MO IBRAHIM SUR LA GOUVERNANCE EN AFRIQUE: LE MALI FIGURE PARMI LES “CONTRE-PERFORMANTS” DU CONTINENT !

C’est le lundi 16 novembre 2020 que le rapport 2020 de l’Indice Mo Ibrahim sur la gouvernance en Afrique (IIAG) a été publié par la Fondation qui porte ce nom (Mo Ibrahim). Les conclusions dudit rapport ont montré que pour la première fois depuis 2010, le niveau de gouvernance globale sur le continent africain a reculé. Ce qui est loin d’être une bonne image aujourd’hui pour les dirigeants africains. Et parmi les pays qui ont reculé figure le Mali.

Selon les résultats de l’enquête menée par la Fondation Mo Ibrahim, les derniers chiffres de la gouvernance en Afrique incitent à la vigilance. Succédant à une progression au ralenti depuis 2015, le niveau de la gouvernance en Afrique chute en 2019, et ce pour la première fois depuis 2010. La baisse des performances en termes de sécurité, de participation, de droits, et d’état de droit prend le pas sur les améliorations réalisées en matière d’opportunités économiques et de développement humain, a ajouté ledit rapport. Cette évolution est d’autant plus préoccupante que la pandémie de COVID-19 risque à la fois d’aggraver la détérioration déjà en cours et de détruire les gains acquis en termes de développement économique et humain, a-t-il signalé. L’indice Mo Ibrahim 2020 a révélé qu’en 2019, la moyenne africaine en matière de bonne gouvernance est de 48,8 contre 49 sur 100 en 2018.

Il s’agit d’un recul de 0,2 point, une première depuis 2010. En 10 ans, seuls 08 pays africains se sont améliorés dans tous les secteurs de la bonne gouvernance

L’étude a indiqué aussi que cette situation est due à la détérioration des performances dans trois des quatre catégories de l’indice, à savoir : participation, respect des droits et inclusion des citoyens ; sécurité et Etat de droit ; puis développement humain. En effet, ces dernières années, la progression des pays du continent dans ces secteurs a ralenti avec une baisse plus marquée à partir de 2015, a-t-elle ajouté. Ce nouveau rapport a signalé qu’entre 2010 et 2019, la performance des pays africains en matière de développement humain s’est améliorée de 3% (51,9 sur 100 en 2019) tandis que celle en matière de fondements pour les opportunités économiques a augmenté de 4,1% (47,8 sur 100 en 2019). Cependant, le niveau des pays africains a reculé de -1,4% en ce qui concerne la participation, le respect des droits et l’inclusion des citoyens (46,2 sur 100 en 2019), et de – 0,7% en ce qui concerne la sécurité et l’Etat de droit (49,5 sur 100 en 2019). La faute provient notamment des crises politiques et sécuritaires qui ont secoué plusieurs pays du continent, a-t-il affirmé. Dans le classement, Maurice reste le meilleur pays africain en termes de gouvernance avec un indice de 77,2 tandis que la Somalie est le pire pays du continent en la matière avec un indice de 19,2. Au cours de la dernière décennie, c’est la Gambie qui a réalisé la plus forte progression (+9,2) alors que la Libye détient la palme de la plus forte détérioration avec -5,5. Et le Mali se classe 31ème ex æquo avec l’Ethiopie sur 54 pays, chacun dispose 46,6 mais un léger avantage pour l’Ethiopie. En ce qui concerne les régions, c’est l’Afrique australe qui réalise en 2019 la meilleure performance en matière de bonne gouvernance avec un indice de 53,3 suivie de l’Afrique de l’Ouest (53,1), l’Afrique du Nord (52), l’Afrique de l’Est (46,2), et l’Afrique centrale (38,8), a révélé le rapport.

Et seuls huit pays ont amélioré leurs performances dans les quatre grandes catégories de l’indice Mo Ibrahim au cours de la dernière  décennie à savoir, l’Angola, le Tchad, la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, Madagascar, les Seychelles, le Soudan et le Togo, a-t-il précisé

Il reste que sur la décennie écoulée, la gouvernance globale s’est légèrement améliorée. De fait, en 2019, plus de six citoyens africains sur dix vivent dans un pays ou le niveau de Gouvernance globale est meilleur qu’en 2010. Les résultats de la nouvelle section, “Voix des citoyens”, qui couvre 39 pays et un échantillon représentant actuellement environ 87% de la population du continent, montrent que la Perception des citoyens en matière de gouvernance globale atteint son niveau le plus bas de la décennie, suivant une détérioration dont le rythme a quasiment doublé depuis 2005. Mo Ibrahim, président de la Fondation Mo Ibrahim, a déclaré ceci : “l’Afrique est à l’épreuve. Les fragilités de gouvernance mises en exergue par l’IIAG 2020 sont exacerbées par la COVID-19, qui menace en outre les progrès réalisés dans les domaines économique et humain. L’insatisfaction et la méfiance des citoyens à l’égard de la gouvernance publique s’aggravent un peu partout. Les gouvernements peuvent saisir cette occasion unique de démontrer à la fois leur détermination à sauvegarder la démocratie et leur capacité à définir un nouveau modèle de croissance, plus résilient, plus équitable, plus durable, et plus autonome”, tels sont les conseils qu’il prodigue aux dirigeants africains.

 

Boubacar DIARRA

By |2020-11-19T17:00:18+01:00novembre 19th, 2020|A LA UNE, DEVELOPPEMENT|0 Comments

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