//RECRUTEMENT D’ENFANTS ET DETENTIONS ARBITRAIRES DE PERSONNES AU NORD: LES RESPONSABLES DE LA CMA REJETTENT EN BLOC LES ACCUSATIONS

RECRUTEMENT D’ENFANTS ET DETENTIONS ARBITRAIRES DE PERSONNES AU NORD: LES RESPONSABLES DE LA CMA REJETTENT EN BLOC LES ACCUSATIONS

Les responsables de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) réfutent les accusations de recrutement d’enfants et de détention arbitraire dans les régions nord-Mali. A travers  son responsable chargé  des questions juridiques et des Droits de l’Homme, Monsieur Attaye Ag Mohamed, le mouvement des ex rebelles du Mali se défend : « La CMA reconnaît l’importance de respecter la législation sur les droits de l’homme. C’est dans cet esprit que nous sommes prêts à nous engager davantage sur ces questions et de collaborer avec la MINUSMA ainsi que la Commission pour la Justice afin de garantir les normes requises dans les procédures judiciaires et pour soutenir la mise en œuvre  du Titre V de I ‘Accord d’Alger de 2015 ».

Ce commentaire, le membre de la direction de la CMA le faisait après les observations portées contre son organisation dans un rapport de la mission internationale. La CEMA réagissait à la publication de la note trimestrielle de la Division des Droits de I ‘Homme de la Protection de la MINUSMA du 30 avril 2020. Cette publication se fait conformément à la résolution 2480 du Conseil de Sécurité. La Coordination, pour se défendre, estime important de diffuser ses vues sur certains ponts du rapport. Dans le document élaboré par les experts internationaux, la Coordination est citée à quatre (4) reprises sur des allégations de « détentions arbitraires de personnes» dans les régions de Kidal et Ménaka et de « recrutement d’enfants. Tout en félicitant la mission pour les efforts déployés en faveur de la promotion et de la protection des droits humains, la CEMA a réitéré son engagement entier et sa collaboration avec les  différentes divisions. Elle réaffirme également sa volonté de contribuer, autant que faire se peut, à l’effort commun de promotion et de protection des droits de I ‘homme au Mali.

« La protection de la population dans l’Azawad et la garantie de ses droits fondamentaux sont des préoccupations essentielles pour la CMA. », explique Attaye Ag Mohamed. Selon lui, clairement, cet attachement est lisible dans les actions de la CMA sur le terrain.

« En attendant que les forces de défense et de sécurité maliennes reconstituées soient redéployées dans la région, la CMA fait tout son possible pour assurer la sécurité de la population locale », affirme le responsable de la coordination. En l’absence d’une administration publique préalable, la CMA travaille avec les autorités traditionnelles pour déterminer les sanctions appropriées en cas d’infractions : contraventions, délits et crimes.

Attaye Ag Mohamed précise que les cas les plus graves impliquent la détention des auteurs durant des périodes raisonnablement fixées par les autorités habilitées issues de la communauté. Ainsi, il est possible d’éviter des tensions, des représailles et autres formes de perturbations. Les privations de liberté fondées sur une procédure transitionnelle et convenue avec les acteurs de la justice traditionnelle et communautaire, s’inscrivent dans la logique de garantir l’ordre, dira l’accusé. Mieux, a-t-il déclaré, les conditions de détention font partie de leurs préoccupations. Le «Centre correctionnel» de Kidal, depuis sa création, est accessible aux équipes de la Section Droit de l’Homme de la MINUSMA à Kidal. « Il est autant ouvert à des ONG œuvrant dans le domaine de la protection. », ajoute ce responsable. Il a aussi indiqué que la Direction organise des sessions de formation. Ces formations sont destinées au personnel des différents centres afin de prévenir des abus et améliorer les conditions de détention.

A en croire le responsable de la CEMA, les personnes détenues sont autant que possible placées hors de « cellules fermées ». Elles bénéficient du droit de visite et de communication avec les familles.

Les non nationaux qui le souhaitent sont autorisés à communiquer avec les représentations diplomatiques de leurs pays au Mali ainsi qu’avec leurs proches. Des visites médicales sont effectuées au besoin. Depuis l’apparition du Covid19, des dispositions spéciales ont été prises afin de faire respecter les mesures barrières. C’est dans ce cadre que, selon lui, en fin mai dernier, vingt-un (21) détenus pour des infractions moins graves avaient été relaxés sur décision du Président en exercice de la CMA. En outre, la CMA travaille activement pour enquêter sur les violations ou abus de droits humains lorsque que cela est possible. Dans cette défense la CMA précise que le recrutement d’enfants, au sens du terme dans la jurisprudence en rapport avec les conflits, n’est pas une pratique connue dans leur environnement politico-militaire. Selon lui, la présence d’enfants dans les milieux ne signifie pas forcément leur implication dans les violences. Dans une lettre adressée à l’Expert Indépendant M. Alioune Tine en mars dernier, la CMA a exprimé sa ferme détermination à garantir la mise en œuvre d’un Plan d’Action avec  l’ONU. Le plan d’action consistait à mettre fin au recrutement et prévenir l’utilisation de la violence sexuelle et toutes autres violations graves contre les enfants. Cette réaction suffira-t-elle à blanchir la Coordination aux yeux de l’opinion ?

LAYA DIARRA

By |2020-06-29T17:59:50+02:00juin 25th, 2020|A LA UNE|0 Comments

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