Dans l’objectif d’apporter sa contribution à la résolution de la crise sociopolitique une mission des bons offices de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est bouclée avant-hier dans notre capitale. Au terme d’un séjour de 4 jours, une déclaration finale a sanctionné cette mission dans laquelle se trouvent des propositions de sortie de crise. Mais au regard des contestations qui se sont suivies, celles-ci ne sont pas soutenues par les acteurs contestataires du M5-RFP, d’où, la reprise hier lundi 20 juillet 2020 des actes de désobéissance civile à Bamako et dans certaines localités du pays. Toute chose qui fait que certaines agences des banques et établissements financiers ont fermé les portes hier plutôt que prévu.
On a coutume de dire que l’argent n’aime pas les bruits. Hier, lundi, plusieurs agences de banques et d’établissements financiers ont fermé plutôt que prévu. Car, des mouvements de manifestations étaient perceptibles dans la ville de Bamako. Alors, plusieurs d’entre eux ne voulaient pas prendre le risque. Faut-il le rappeler, après la déclaration finale de la mission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), des voies s’étaient levées au niveau des anti-IBK pour contester les propositions de solution. C’est pourquoi, si la capitale avait connu une relative accalmie pendant le séjour des émissaires, depuis le 20 juillet, des mouvements, des actes de désobéissance civile ont repris tant à Bamako qu’à l’intérieur du pays.
Cette réaction prouve à suffisance qu’on est encore loin du bout du tunnel.
Les inquiétudes renaissent à nouveau. Dans le district de Bamako, principalement dans les communes de la Rive droite, l’on avait monté des barricades. L’on avait brûlé des pneus sur les routes de Kalaban-Coura, au carrefour de Daoudabougou, à Magnambougou, à Torokorobougou. Quelques attroupements étaient visibles dans les quartiers de la Rive Gauche notamment sur la route de Koulikoro, au tournant de Banconi où il y a eu une agitation avec le blocage des véhicules, sanctionnée par une altération e. là, les jeunes manifestants avaient bloqué des véhicules et brûlé des pneus malgré les efforts de la police. Le Rail-Da, non loin de l’Assemblée Nationale, serait barricadé. L’espace était couvert de fumée noire. A Kati, les jeunes ont coupé les voies et les services publics sauf l’hôpital et les pharmacies qui étaient fermés. Cependant, les 03 ponts de Bamako étaient accessibles et les forces de l’ordre veillaient au grain afin que la circulation reste possible. Mais la circulation était lente. Tout cela laissait comprendre que les actes de désobéissance civile avaient été repris par les militants du Mouvement du 05 Juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP). Aussi, des nouvelles nous ont indiqué que des mouvements de désobéissance civile ont également repris hier dans la capitale de Kénédougou, Sikasso. Ce qui fait planer des inquiétudes aujourd’hui.
En cette veille de Tabaski, les banques et établissements financiers sont fortement sollicités.
Face à cette paralysie, les populations se demandent à quel saint se confier. Il est clair que si les actes de désobéissance se poursuivent jusqu’à la Tabaski, plusieurs familles risquent de payer fort. Pourtant, les leaders du Mouvement du 05 Juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) ne se voient pas reculer. Les propositions de la CEDEAO ont davantage excité les colères. Raison pour laquelle, on peut s’attendre les contestataires mènent des actions plus pointées contre le régime les prochains jours. Quelles stratégies le M5-RFP adoptera-t-il ? Wait and see!
Boubacar DIARRA
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