Comme le ministre de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Mahamadou FAMANTA l’avait annoncé, la reprise des cours pour les classes d’examen a été effective sur presque l’ensemble du territoire national. Cela fait suite à une fermeture des écoles publiques et privées pendant plus de deux mois pour raison de crise sanitaire. Cette reprise du chemin de l’école est fortement marquée par des difficultés dans plusieurs établissements secondaires publics dans la capitale, hier mardi 02 juin 2020 parmi lesquelles le manque d’enseignants pour certaines disciplines principales. Peut-on juguler cette crise sans les enseignants grévistes?
Depuis hier mardi 02 juin 2020, la reprise des cours pour les classes d’examens a été effective comme cela a été décidé par les autorités en charge de la question. Mais lorsque nous avons sillonné certains établissements de la capitale hier, nos constats ont démontré qu’ils sont nombreux les établissements publics à ne pas avoir démarré les cours comme prévu. Les militants de la synergie des syndicats signataires du 15 octobre 2016 se sont présentés dans leurs établissements respectifs mais sans rejoindre les classes, donc, en boycottant toujours les cours bien qu’aucun mot d’ordre de grève n’est déclenché pour le moment.
En guise de rappel, les négociations avaient échoué lors de la dernière tentative avant cette reprise des cours pour les élèves. Ce qui semble indiquer que c’est le statu quo. Pourtant, les autorités croient avoir mis en place un plan B qui peut sauver non seulement l’année scolaire mais aussi l’école malienne avec les enseignants volontaires.
Malheureusement, l’effectif de 15 300 enseignants volontaires qui doivent être recrutés n’a pas été atteint. Du coup, malgré le nombre de volontaires disponibles, le besoin des établissements publics reste plus important pour la prise en charge des matières principales ; surtout, pour cause de pandémie, s’il s’agit d’aller vers l’éclatement des classes quand l’effectif dépasse 40 élèves : 25 élèves par salle, un élève par table-banc.
Certes, quelques établissements ont démarré les cours avec les enseignants volontaires, mais, dans d’autres, des professeurs manquent pour les matières principales. C’est le cas du Lycée Askia Mohamed (LAM) où sans les enseignants grévistes, le censeur ne dispose pas d’enseignants volontaires de spécialité Physique-Chimie. En plus, il n’a qu’un seul professeur de mathématique (volontaire) pour 16 classes de terminales. C’est un véritable casse-tête pour lui, nous a-t-il confié. Ainsi, il se demande ce qu’il faut faire si les enseignants grévistes refusent toujours de reprendre le chemin de la formation ?
Ce constat n’est pas propre au Lycée Askia Mohamed. Beaucoup d’établissements publics se trouvent dans cette situation. Certainement, pour balayer cette situation, l’Etat compte rapidement utiliser les nouvelles recrues de la fonction publique des collectivités territoriales dont les résultats du concours sont proclamés il y a quelques jours. Mais selon nos informations, plus de 80% de ces nouvelles recrues étaient déjà des volontaires. Ce qui explique que même si on ajoute cet effectif à celui des volontaires, le problème de déficit de professeurs ne pourra pas être résolu. C’est pourquoi il est important que l’Etat trouve rapidement un terrain d’entente avec les enseignants grévistes afin de mettre les enfants du pays dans leur droit à l’éducation.
Quant aux dispositions de prévention contre le coronavirus, dans plusieurs écoles, les consignes sont plus ou moins respectées. L’administration scolaire a éclaté les classes en deux pour obtenir un effectif de 25 à 30 élèves par salle, soit un élève par table. Aussi, les masques fournis aux établissements ne seraient pas suffisants pour les professeurs et les élèves dans plusieurs écoles. Les kits de lavage des mains ne sont plus également suffisants dans les écoles. Dans les établissements que nous avons sillonnés hier, ledit kit de lavage des mains n’était présent qu’au niveau de la grande porte. Pourtant, on parlait des kits de lavage des mains devant chaque salle de classe et non à la porte de chaque école. Raison pour laquelle, on peut déplorer de l’insuffisance des mesures préventives contre la COVID-19.
Cependant, s’il y a plus de difficultés dans les écoles publiques, au niveau des écoles privées, les choses semblent normales. Très peu de problèmes sont signalés excepté les dispositifs préventifs contre le COVID-19. Car, ce sont les mêmes constats qui se dégagent comme dans les publics.
Boubacar DIARRA
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