Après la décision du Gouvernement de reprendre les cours pour les élèves des classes d’examen notamment dans les ordres d’enseignement fondamental, secondaire général et professionnel et écoles normales (9ème, 12ème, Cap, BT, et IFM), aujourd’hui, sur le terrain, la réalité est tout autre. Suite au boycott décidé par les enseignants grévistes, les élèves sont plus visibles dans les rues que dans les classes. Car, l’effectif des enseignants volontaires serait très en deçà des attentes. Ce qui indique que le plan B du Gouvernement vers un échec, d’où l’idée d’ouvrir une seconde phase de recrutement des enseignants volontaires.
Suite à une décision gouvernementale, les élèves des classes d’examen ont officiellement repris le chemin de l’école depuis le 02 juin dernier. Mais le constat demeure alarmant aujourd’hui particulièrement dans les établissements publics. Les élèves restent toujours orphelins de leurs professeurs. Faut-il le rappeler, à la veille de la mise en application de cette décision gouvernementale pour sauver, coûte que coûte, l’année scolaire, la négociation entre le Gouvernement et la synergie des syndicats signataires du 15 octobre 2016 a connu un nouvel échec. Ce revers a accouché aujourd’hui de conséquences telles que la non effectivité des cours dans tous les établissements publics puisque les syndicats concernés ont tout simplement décidé de boycotter les classes jusqu’à ce que l’article 39 soit appliqué à leur convenance.
Ainsi, le Gouvernement, en décidant de mettre en application son plan B avec les enseignants volontaires, est sur le point échouer. Car, l’effectif de 15 300 enseignants volontaires qu’il avait envisagé recruter pour non seulement sauver l’année scolaire 2019-2020 mais aussi l’école malienne en général est actuellement très loin d’être atteint. Par exemple au Lycée Askia Mohamed (LAM), ils sont au total 40 enseignants volontaires qui ont été affectés. Et, encore à la date d’hier, ils n’étaient que 20 qui se sont présentés physiquement à l’administration selon le Censeur du LAM. Ce qui lui pose énormément de problème de distribution des emplois de temps.
Parmi ces volontaires, il n’y a même pas un seul professeur de Physique Chimie, matière principale dans plusieurs classes. Dans son effectif, il n’y a qu’un seul professeur de mathématique, une autre matière principale au Lycée, alors qu’il doit gérer 16 classes de terminales lorsqu’il a voulu respecter les consignes d’éclater les classes en des groupes de 25 à 30 élèves. C’est pourquoi, n’ayant pas vu les enseignants de la synergie décréter un autre mot d’ordre de grève, ni de préavis, il s’est engagé à établir de nouveaux emplois du temps pour ces professeurs qui tenaient déjà les classes d’examens. Du coup, les enseignants volontaires sont toujours dans l’attente de leurs emplois du temps afin d’accomplir leur mission. C’est idem dans plusieurs autres établissements publics de la capitale et particulièrement dans les lycées. L’effectif des enseignants volontaires reste très insuffisant pour pouvoir dispenser à hauteur de souhait les cours à l’absence des grévistes. C’est pourquoi l’urgence s’impose au Gouvernement de lancer un autre recrutement de volontaires pour combler le vide, voire satisfaire les besoins des différents établissements publics.
Ce marasme auquel les établissements publics sont confrontés, c’est-à-dire, l’absence de certains enseignants volontaires dans leurs établissements respectifs s’expliquerait : nombreux sont ceux qui ont postulé dans deux ou trois académies d’enseignement. Du coup, les mêmes noms sont apparus dans deux ou trois académies simultanément. Et, ils ont fait leur choix. C’est ce désordre qui explique le fait certains établissements publics attendent encore les volontaires qui leur ont été affectés. Il explique aussi en partie l’échec de l’Etat à redémarrer les cours. Autant négocier à trouver un terrain d’entente avec les enseignants grévistes.
Boubacar DIARRA
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