Depuis plus d’une dizaine de jours, après le déclenchement de la désobéissance civile le 10 juillet dernier par le Mouvement du 05 Juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), notre pays est presque paralysé sur le plan socio-économique. En plus des conséquences de la crise sanitaire, aujourd’hui, celles de la crise sociopolitique renforcent le recul de notre économie nationale. Pour remédier à cette situation, l’Imam Mahmoud DICKO, autorité morale de la Plateforme des contestataires (M5-RFP) n’attend de la part du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, des gestes forts.
La crise sociopolitique qui sévit dans notre pays depuis près des deux mois a atteint un palier de plus en plus inquiétant. Bien que les pays frères de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest soient à la manœuvre pour sauver le Mali de sa chute, la solution ne pourrait venir que du Mali, donc, des Maliens. Quoiqu’on dise, si les citoyens eux-mêmes n’acceptent pas de se parler, de faire de concessions, il est évident que notre pays ne fera que s’engouffrer encore plus sur le plan économique, politique sécuritaire et sociale. Les concessions devraient venir d’abord du Président de la République, dont bon nombre de maliens estiment qu’il détient les clés du problème. Il doit prendre des actes concrets plutôt que d’habiller son peuple de discours. Avec la volonté manifeste des acteurs, y compris du garant de la nation, cette crise bien que complexe, n’est pas insupportable. L’on est unanime que certaines doléances du Mouvement du 05 Juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) sont légitimes. Alors, il ne reste que la bonne volonté pour résoudre les problèmes posés par une frange de la population.
Du coup, maints Maliens pensent que c’est le président IBK qui détient toujours la clé la crise.
Car, s’il est vraiment déterminé, aujourd’hui, son frère DICKO, autorité morale du M5-RFP, acceptera de l’aider du côté des autres leaders. Mais, qu’il se décide de sortir de la stratégie de “livrer un bout” à chaque adresse à la nation. Qu’il pose des actes forts et concrets. On se rappelle, à la veille du Grand Rassemblement du 10 juillet dernier à la place de l’Indépendance, l’Imam DICKO avait invité le président IBK à l’aider pour qu’il l’aide à son tour. DICKO avait dit: “J‘invite mon frère à m’aider à l’aider. Aide-moi à t’aider”. Ce qui prouve que l’Imam Mahmoud DICKO a appelé le Chef de l’Etat à régler cette crise dans la loyauté et dans l’intimité. Maints ont été les opportunités qu’il lui a donné afin qu’il les saisisse. Malheureusement, il semblerait qu’aucune décision que le Président IBK a pris jusqu’ici ont suffit à l’Imam Dicko.
En posant des actes forts, il est indéniable que le président IBK donnerait la possibilité à l’Imam DICKO d’apaiser la tension au niveau du mouvement contestataire.
Malheureusement, au regard du déroulé de la suite des événements, l’Imam n’a pas Encore été entendu à souhait. Pourtant, IBK est arrivé à faire accepter l’abandon de la démission de son poste. Puisque le Mémorandum dans lequel figurent tous les points de revendication ne prenait pas compte du départ du Chef de l’Etat. Mais, il a fallu que la situation prenne une autre tournure ces derniers temps pour que le M5-RFP revienne à son option initiale : “La démission du Président de la République”. Une chose est certaine, malgré les énormes difficultés, la solution “à la malienne” est bien possible. Que les uns et les autres acceptent de mettre le pays au dessus de tout! Surtout au-dessus de leur égo.
Boubacar DIARRA
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