Au regard de la propagation de Coronavirus au Mali, les autorités maliennes sont dans la dynamique de garder les écoles fermées. Du préscolaire au supérieur en passant par le primaire et le secondaire, ont été fermées depuis le 19 mars dernier pour une durée de trois semaines. Et à ce jour, la situation est loin d’être propice pour laisser le bon déroulement des cours dans la perspective de sauver l’année scolaire 2019-2020. Du coup, des actions sont envisagées par les autorités en charge de l’éducation pour pouvoir sauver cette année scolaire. Toutefois, certaines de ces mesures sont jugées irréalistes, voire impossibles dans un pays comme le Mali.
Une lettre du ministre de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, adressée aux Directeurs d’Académie d’Enseignement (DAE) demande la continuation des activités pédagogiques à travers la mise en place d’un dispositif.
Que dit ce dispositif ?
Le mardi 17 mars 2020, le Conseil Supérieur de la Défense Nationale, réuni en session extraordinaire, sous la présidence de son Excellence Ibrahim Boubacar Keïta, président de la République, a pris des mesures relatives à la protection contre le COVID-19. Parmi ces mesures, le Gouvernement a procédé à la fermeture des écoles publiques, privées et confessionnelles (maternelles, primaires, secondaires et supérieures) à compter du jeudi 19 mars 2020 pour une période de trois (03) semaines.
Face à cette situation, il est apparu indispensable que les élèves et étudiants continuent d’apprendre. C’est pourquoi, le Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique envisage d’assurer la continuité pédagogique à travers les médiums tels que la télévision, la radio et l’internet et autres réseaux sociaux.
« Pour assurer la réussite de cette opération, il apparait important et nécessaire que chacun d’entre vous s’investisse pour porter l’information auprès des parents d’élèves, des élèves, des élus et de toute la communauté éducation dans vos circonscriptions respectives. Toutes les administrations scolaires doivent se sentir concernées et accompagner le processus. Il vous sera incessamment demandé de mettre en place des comités pédagogiques qui s’attèleront à la production des ressources pédagogiques destinées à être diffusées sur la radio, la télévision et l’internet et autres réseaux sociaux. Cette démarche s’inscrit dans la volonté du Gouvernement de respecter le droit à l’éducation de tous les enfants pendant cette période difficile que traverse notre nation mais aussi à inscrire, à long terme, l’enseignement à distance dans nos pratiques éducatives”, a expliqué ce communiqué en date du 03 avril dernier.
Au regard du contexte actuel au Mali, et surtout que les élèves des écoles publiques n’ont même pas fait un bon trimestre, il serait inimaginable que cette initiative marche. Car, les élèves du public et du privé ne sont pas au même niveau dans l’exécution du programme.
En plus, dans un pays comme le nôtre où l’internet constitue encore un luxe, on voit très peu probable cette solution de sauvetage de l’année scolaire réussir à hauteur de souhait. Par rapport à la télévision, les enfants ne la connaissent qu’en espace de loisir.
Puisque dans certains établissements, il était constaté que les élèves abandonnent des cours pour pouvoir suivre les différentes séries télévisées notamment les feuilletons de Novelas TV ou Hollywood. Il est clair que la majorité des élèves ne suivront pas les cours à la télévision tant que ces films sont régulièrement diffusés sur ces chaines de télé. Quant à la radio, très peu d’élèves s’intéressent à celle-ci. Aujourd’hui, on ne peut parler d’internet que dans les grandes villes. Dans plusieurs confins du pays, le réseau téléphonique demeure du luxe à plus forte raison une connexion Internet. Même dans les grandes villes, l’internet est utilisé par la couche juvénile pour le loisirs, tout sauf en instrument éducatif, de formation.
C’est pour toutes ces raisons qu’il est difficile de considérer cette solution entrainant un résultat satisfaisant. Du coup, ils sont nombreux aujourd’hui ceux qui croient que cette alternative envisagée est loin de donner un résultat probant. Malheureusement, la réouverture des classes n’est pas pour demain. Car, la propagation de COVID-19, cause de la fermeture des écoles, continue son bon chemin.
Boubacar DIARRA
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