Les enseignants maintiennent leur grève suite à un autre échec de négociation
Selon des propos du premier ministre, le gouvernement pourrait prendre certaines mesures, s’il n’y a pas un accord
La Loi n° 2018-007 du 16 janvier 2018 porte sur le Statut du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale, signé entre le gouvernement, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et le Conseil national du patronat du Mali (CNPM). Et selon l’article 39 du code du travail, les enseignants réclament au gouvernement les 20% de la nouvelle grille alloués aux fonctionnaires relevant du statut. Après plusieurs négociations qui se sont terminés par des échecs, les enseignants maintiennent leur grève, mais du côté du gouvernement des mesures seraient en train être envisagées, on parle de recrutement.
Depuis quelques années l’école malienne souffre suite aux nombreuses grèves qui mettent en mal l’avancée des choses et constatons des résultats faibles et la baisse du niveau des élèves. En 2019, l’année scolaire a été sauvée de justesse. Mais l’année 2020 a mal démarré, des grèves se succèdent et se poursuivent. Les enseignants, pour la plupart issus de la fonction publique sont plus concernés. Ces derniers souhaitent être dans les mêmes conditions salariales que les autres fonctionnaires.
La Loi n° 2018-007 du 16 janvier 2018 porte sur le Statut du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale, signé entre le gouvernement, l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) et le Conseil national du patronat du Mali (CNPM). Elle contient notamment des dispositions relatives au recrutement, à l’avancement, à la rémunération ainsi qu’à la cessation de fonction et prévoit également que le droit syndical ainsi que le droit de grève sont reconnus aux enseignants. Elle ne s’applique pas au personnel enseignant contractuel engagé sous le régime du Code du travail.
S’agissant à l’Article 39 ladite Loi stipule : « Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du statut général des fonctionnaires s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’enseignement fondamental, secondaire, de l’éducation préscolaire et spéciale ». C’est selon cet article du code de travail que les enseignants réclament au gouvernement les 20% de la nouvelle grille alloués aux fonctionnaires relevant du statut. Pas question du côté du Gouvernement Boubou Cissé qui évoque le problème de trésorerie et le respect de la trêve sociale souhaitée par le Dialogue National Inclusif. Toutes les négociations ont échoué.
Les négociations de vendredi 17 janvier 2020 ont connu un autre échec. Par conséquent, les Syndicats de l’éducation Signataires du 15 Octobre 2016 maintiennent leur grève nationale de 14 jours, soit 336 heures, à compter du Mardi 21 au vendredi 24 Janvier 2020, du lundi 27 au vendredi 31 Janvier 2020 et du lundi 03 au vendredi 07 Février 2020 inclus. A moins qu’une éventuelle négociation ait lieu avant cette date du 21 janvier pour sauver l’année.
Le lundi 13 janvier dernier, des milliers d’élèves de la Rive droite, soutenus par des parents d’élèves, ont pris d’assaut la primature où, reçus par des conseillers, ils ont exprimé leurs préoccupations de retrouver vite les classes. Dans les capitales régionales, le scénario est le même, les élèves sont sortis pour réclamer leur droit à l’éducation.
Du côté du gouvernement, cette situation de grèves à répétitions ne semble pas arranger les choses, une solution plus musclée serait en voie. Dans une intervention du Premier ministre Dr Boubou Cissé, lors d’un atelier de validation des grandes orientations politiques de la mise en œuvre des résolutions et recommandations issues du dialogue National Inclusif, le PM s’est penché sur la crise de l’école malienne et les prochaines mesures envisageable s’il n’y pas de suite aux négociations. « Nous n’accepterons pas ce qui s’est passé l’année dernière au niveau de l’école malienne. Les négociations ont échoué, mais si dans deux semaines nous ne parvenons pas à un accord avec les syndicats nous procéderons à un recrutement exceptionnel » dixit du Premier ministre Dr Boubou Cissé.
Si cela est vrai ! Que peut-on comprendre de cette déclaration ? Certains parlent déjà de menace venant de la part du gouvernement. Et suite à cette déclaration, les syndicats de l’éducation Signataires du 15 Octobre 2016 se sont réunis hier afin de préparer les représailles.
Nous souhaitons vivement que les choses ne prennent pas ce chemin, rappelons qu’il y a plus 60 mille enseignants dans le rang des fonctionnaires du Mali. Si l’on devrait remplacer tout ce nombre d’enseignants, la situation va encore se détériorer davantage. Pour nous, une seule solution est envisageable, que le gouvernement ramène tous les fonctionnaires aux mêmes pieds d’égalité c’est-à-dire réduire les avancements des autres fonctionnaires afin d’atteindre celui des enseignants compte tenu que les caisses sont assez faibles. Dans ces conditions il sera difficile de satisfaire tout le monde au même moment. Que les fonctionnaires aient le sens du patriotisme et l’amour de son pays, faire des sacrifices et des concessions dans la situation actuelle que traverse notre pays.
Aux dernières nouvelles, les enseignants envisagent d’organiser une marche Nationale de l’honneur et de dignité, le Jeudi 23 Janvier 2020.
ALY COULIBALY
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