Depuis quelques jours, la capitale de Kénédougou, Sikasso, est sous une haute tension sociale et politique. Les populations, en colère contre les résultats du second tour des élections législatives proclamés par la Cour Constitutionnelle, il y a juste une semaine, ne cessent de protester à travers des manifestations et les barricades dans presque toutes les entrées et sorties de la ville. La situation a dégénéré lorsque les forces de l’ordre ont porté atteint aux civils en leur tirant deçu. Plusieurs vidéos circulant sur les réseaux sociaux relatent les exactions commissent : blessures par balles, coup de feu, partout au Mali la jeunesse se lève et proteste contre la situation politique et sociale, de plus en plus anxiogène du pays. Sachant bien que cette localité frontalière avec le Côté d’Ivoire est tant importante pour le développement socio-économique de notre pays, finalement, les autorités ont opté pour la méthode forte hier afin de libérer les voies. Ce qui aurait provoqué des dégâts matériels importants.
La tension était très vive à Sikasso dans la journée d’hier 07 mai 2020. Après le blocage de toutes les entrées et sorties de la capitale de Kénédougou, il y a quelques jours, pour protester contre les résultats définitifs des élections législatives, les manifestants refusent de céder jusqu’à ce que la Cour Constitutionnelle revienne sur le “hold-up électoral” dans la circonscription de Sikasso.
Depuis, les négociations se sont établies entre le Chef de l’exécutif régional, Boubacar BAGAYOKO, et des leaders des organisations de la société civile, des notabilités de la ville, afin d’aller vers l’apaisement du climat social. A cette occasion, le Gouverneur de la région aurait chargé des notabilités de discuter avec la jeunesse pour que la tension baisse et que la paix et la quiétude reviennent. mais, puisqu’aucun acte positif n’a été reçu du Gouverneur, les manifestants auraient décidé de continuer à bloquer les voies d’accès à la ville.
C’est ainsi qu’hier, dans la matinée, la Police, appuyée par la Gendarmerie ont employé la méthode forte pour libérer les différentes voies d’accès et principalement celle qui mène de Bamako à la ville de Sikasso. Du coup, la situation s’est infectée. Les forces de l’ordre ont utilisé les gaz lacrymogènes pour atteindre leurs objectifs, libérer les voies et ramener le calme et la quiétude.
Selon des confrères joints au téléphone, dans cette manœuvre des forces de l’ordre, on déplore beaucoup de dégâts matériels, des motos détruites. Même qu’on a brûlé des voitures. Au moment où nous étions sous presse, on déplorerait la mort d’un manifestant : il aurait succombé à ses blessures. On aurait enregistré plusieurs autres blessés. Au même moment, des rumeurs annonçaient qu’une délégation des notabilités de Sikasso s’est déplacée dans la journée d’hier pour rencontrer le président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA.
Selon des sources concordantes, les forces de l’ordre sont finalement arrivées à rétablir la circulation en libérant la principale voie Sikasso-Bamako. Et, les mêmes éléments se seraient dirigés vers Niéna pour les mêmes objectifs.
Hier, c’était Kayes et le district de Bamako. Et aujourd’hui, c’est Sikasso qui est en ébullition. Si les raisons divergent à Kayes, à Bamako, notamment en Commune I, Commune V et Commune VI, elles se convergent. Une chose est certaine, le Mali n’a que faire d’une telle discorde actuellement, surtout en cette période où il vit sous forte menace de la pandémie dont on craint même le nom : COVID-19.
Boubacar DIARRA
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