Les travailleurs de l’hôpital de Point-G étaient hier jeudi 14 mai 2020 en sit-in devant leur administration pour dénoncer leurs conditions de travail et exiger le paiement de leurs primes de garde. Le Directeur de l’hôpital s’est fait prendre à l’improvise.Tout le problème se pose au niveau des primes de garde qui se paient normalement à chaque trois. Le paiement des primes se faisait trimestriellement comme d’habitude depuis la mise en place d’une convention. Avec la crise sanitaire actuelle que traverse le pays, notre l’hôpital a du mal à les payer par manque de communication entre les syndicalistes. Les uns et les autres ne se sont pas compris. Ce qui a entrainé le sit-in d’hier.
Le directeur de l’hôpital de Point-G, Ilo Bella DIALL a expliqué que, par rapport au paiement des primes de garde, un certain nombre de collègues parmi les manifestants étaient venus le voir. Ils ont posé le problème. A la grande surprise, les travailleurs du point –G ont organisé un sit-in devant l’administration. Au cours de cette rencontre le Directeur avait dit que l’administration ne refuse pas de payer les primes de garde. Vue les difficultés que l’hôpital traverse actuellement, les recettes ont fortement chuté. Selon lui, depuis que le Point-G a été considéré comme centre de COVID-19, les malades ne viennent plus ainsi que le personnel. Il n’y a plus de consultations. Donc les recettes ont fortement chuté. Parfois l’hôpital fait moins de 500 mille francs, un hôpital qui faisait quasiment 02 millions de francs CFA par jour.
S’adressant aux syndicats le Directeur a estimé qu’il va falloir être conscient des difficultés que l’hôpital a pour le paiement. Ilo Bella DIALL a indiqué ceci : « Malgré tout, nous sommes en train de voir avec l’administration du ministère de la Santé pour trouver une solution. On a écrit au ministre. On a même bougé. On a fait une prévision sur 08 mois par ce que personne ne sait comment tout cela va finir ».
Il leur a signalé aussi : « Quand on s’attend à 56 millions, on fait rentrer 12 millions. Quand on s’attend à 58 millions, on fait rentrer 10 millions. Donc quand il y a une gabe, il faut payer. Ce matin le ministre nous a convoqués et on a parlé non seulement par rapport aux gens qui travaillent sur le site COVID-19 mais aussi par rapport aux gens qui ont besoin de leurs primes de garde. Nous avons convenu aussi sur le fonds du COVID-19, le fonds spécial qui été donné pour payer les primes de garde. Depuis que je suis venu j’ai appelé l’agent comptable. On était sur ce travail. Je pense qu’au lieu de faire des meetings, venez à l’information. Si vous venez à l’information, vous aurez la bonne information. Le pays a suffisamment de difficultés. Ce n’est pas le moment des considérations personnelles. Rassurez-vous les primes de garde vont être payées mais elles seront payées sur le fonds du COVID. J’invite tout le personnel à reprendre le travail ».
Par rapport à l’ouverture des services, le Directeur du Point-G a donné des éclaircissements. Il a souligné que sur l’instruction du département le service de réanimation a été pris comme centre de COVID. « On a trois sites : le site 1 à côté de la cardiologie B ; le site 2 derrière la pneumologie et le site 3, c’est la réanimation. Voilà pourquoi on pense que les gens disent qu’on a fermé la réanimation. Nous avons demandé à la CME de se réunir de faire des propositions. Cela s’est déroulé ici la semaine dernière. On n’a pas encore reçu les conclusions de la CME. Donc je dis qu’il ne faut pas anticiper sur les choses. Il faut patienter, attendre la conclusion de la CME. Et on verra. La CME c’est l’ensemble de tous les chefs de service. C’est au-dessus de vous et votre assemblée. Je pense que les problèmes peuvent être résolus pacifiquement quand on les pose on a la solution »
Toujours devant les syndicalistes le Directeur s’est aussi expliqué concernant les décès survenu dans les animations à l’hôpital du Point-G.0 « On a parlé ici des morts qui sont survenus parce que la réanimation est fermée. Je mets au défi quiconque qui peut le prouver. Ici il y a eu le cas d’un patient parce que depuis que les hôpitaux ont été pris comme site de prise en charge de COVID les cas suspects deviennent un problème. Quand quelqu’un vient fortement suspect du COVID, aucun hôpital ne veut le prendre. Donc le patient qui est décédé ici ; je ne veux pas le nommer. Cette malade a fait tous les centres de santé de la ville, a fait Kati, l’hôpital du Mali et est venue ici. Refus de la prendre en charge comme qui elle est suspecte. Et c’est un problème réel. Nous sommes en train de trouver une solution. C’est pourquoi nous avons revalorisé notre centre depuis à la porte. Mais dire que quelqu’un est mort d’un AVC parce qu’il n’a été pris, c’est faux et archifaux. C’est de la délation », va-t-il ajouter
Après l’intervention du Directeur, un manifestant a affirmé que lui, peut défier le Directeur. « J’ai a expliqué à mes chefs de ne pas arrêter les blocs. Quand on arrête les blocs, six services seront arrêtés. Je l’ai dit. Et le Directeur dit que personne n’est mort ici. C’est faux. Il y a eu plusieurs morts ici. La malade dont il parle, c’était KOUMARE. Elle est venue ici d’abord mais on a dit que la prise en charge ne pouvait pas se faire. Donc elle est retournée dans la ville sans succès. Après elle est venue mourir ici ».
YOUSSOUF KONATE
Leave A Comment