La majorité présidentielle est sortie de sa torpeur pour se prononcer sur la crise sociopolitique. La crise persiste. Elle a même nécessité l’intercession d’une mission technique de médiation de la CEDEAO. Surtout, le M5-RFP monte les enchères en allant jusqu’à proposer une charte de transition sans le président IBK. Alors, la mouvance présidentielle réagit en proposant concrètement une piste de sortie de crise. Voici ce que la majorité présidentielle offre :
« La majorité présidentielle déplore les violences engendrées suite à la manifestation dite pacifique du M5-RFP tenue le 10 juillet 2020 sur la place de l’indépendance, violences ayant entrainée des casses, des destructions de biens et malheureusement des pertes en vies humaines que rien ne justifie. Elle condamne avec force ces violences inacceptables et demande qu’une enquête sérieuse et indépendante soit diligentée sur l’origine des pertes en vies humaines et des destructions de biens publics et privés.
« Déjà, le 16 juillet 2020, lors de leur rencontre avec le M5-RFP, les Partis et Regroupements Politiques de la Majorité Présidentielle avaient proposé la création d’un cadre de dialogue en vue de trouver une solution à la crise sociopolitique actuelle. A la suite du mémorandum du M5-RFP adressé au Président de la République, celui-ci, après avoir pris connaissance des préoccupations y inscrites, a souhaité qu’un dialogue s’instaure avec sa majorité pour approfondir toutes les questions et lui faire des propositions de sortie de crise. C’est dans ce contexte que s’inscrivent les propositions ci-après :
- A propos de la Cour Constitutionnelle : Nous soutenons la décision d’abrogation du Décret de nominations des trois membres restants de la Cour Constitutionnelle par le Président de la République pour aller au remembrement total de l’Institution. Nous devons avoir à l’esprit les difficultés qu’on pourrait rencontrer en ce qui concerne le choix des trois membres par le Président de l’Assemblée nationale en vue de trouver une solution acceptable.
- A propos de l’Assemblée Nationale : Initialement, la Proposition de la majorité présidentielle était de maintenir l’Assemblée Nationale pour conduire les réformes institutionnelles, la réorganisation territoriale et aller à de nouvelles élections législatives, après le nouveau découpage administratif. Lors de la dernière adresse du Président de la République à la nation, au cours de laquelle il s’est référé aux recommandations de la CEDEAO qui parlent d’élections législatives partielles. Il en découle que la seule alternative restante sera de réexaminer les résultats dans les circonscriptions concernées par le deuxième arrêt de la défunte Cour Constitutionnelle par celle qui sera mise en place et l’organisation de nouvelles élections partielles.
- A propos du Gouvernement d’Union Nationale : Un tel Gouvernement pourrait contribuer à la décrispation politique. Il offrira également l’opportunité de mettre en œuvre les réformes majeures engagées depuis 2015 et d’accroitre la côte du Président de la République ainsi que la confiance de nos partenaires. La majorité présidentielle a noté que le Président de la République s’est engagé à procéder à des concertations avec les forces politiques pour la formation de ce Gouvernement d’union nationale. Ce Gouvernement comprendra une équipe resserrée avec des missions précises en ce qui concerne l’exécution des réformes ci-dessus repérées. Mais il urge de former ce Gouvernement avec ceux qui acceptent de nous accompagner pour stabiliser le pays, car l’attente ne pourrait davantage durer au risque de bloquer le fonctionnement de l’Etat. IVA propos de la mise en œuvre des résolutions et recommandations du DNI
Il s’agit de 4 résolutions et de 118 recommandations qui ont été retenues à l’issue du DNI.
Il est proposé d’accélérer la mise en place du mécanisme indépendant de suivi et d’évaluation de manière à combler le déficit de mise en œuvre des prescriptions du DNI. La majorité présidentielle relève que 8 des 9 recommandations du M5-RFP sont contenues dans les résolutions et recommandations du DNI. A propos du mécanisme de suivi de la mise en œuvre des recommandations du communiqué final de la CEDEAO. Le problème de mise en place de ce mécanisme de suivi ne pose aucune difficulté. La majorité présidentielle encourage la mise en œuvre du mécanisme.
LAYA DIARRA
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