Le Mali se trouve dans une crise sociopolitique depuis la proclamation des résultats des législatives de 2020 par le Président de la Cour constitutionnelle, Manassa DAGNOKO. Les résultats ont été contestés dans plusieurs localités du pays. Les mouvements, associations et partis politiques ont organisé une grande mobilisation le 05 juin 2020 pour demander la démission du Président de la République.
Après la marche du 5 juin 2020, ces mouvements et partis politiques ont pour nom le Mouvement du 05 juin-rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Pour trouver un terrain d’entente entre les acteurs du Mouvement du 05 juin-rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) et le gouvernement malien, les organisations internationales se sont impliquées pour proposer des pistes de sortie de crise. Le Président de la communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a envoyé des émissaires au Mali le jeudi 18 juin 2020 pour rencontrer le président de la République, IBK, le chef du mouvement du 05 juin, les membres du M5-RFP et le premier ministre pour tenter de faire retomber la crise socio-politique dans le pays. Après avoir rencontré toutes les parties, la délégation ministérielle de la CEDEAO est arrivée à la conclusion que tous les problèmes du Mali se résument à l’insécurité récurrente et à la crise socio-politiques, nourries des dernières législatives du 29 mars et du 19 avril 2020. Cette mission de la CEDEAO recommande alors de revoir les résultats de ces élections législatives dans toutes les circonscriptions électorales où des vagues de contestations ont émaillé le résultat définitif de la Cour constitutionnelle.
A ce titre, l’organisation d’élections partielles dans les circonscriptions concernées, dans les meilleurs délais, a été proposée aux décideurs maliens.
La délégation ministérielle propose à tous les acteurs de privilégier le dialogue comme voie de résolution de la crise. En plus des recommandations de la CEDEAO, l’Union européenne soutient pleinement les bons offices de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a dépêché sur place une mission de haut niveau, ainsi que les propositions de sortie de crise contenues dans son communiqué de presse du 19 juin.
L’étau se resserre petit à petit au tour du président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA et son régime.
La dissolution de l’Assemblée nationale est en téléchargement alors la Cour constitutionnelle peine à exister. La preuve, les magistrats ont majoritairement démissionné. Les organisations internationales ont recommandé l’organisation d’élections partielles dans les circonscriptions où il y a des tensions. L’organisation de cette élection ne pourra se faire sans la dissolution de l’Assemblée nationale. Dans une déclaration du Haut Représentant/Vice-Président Josep Borrell sur la crise politique, hier 22 juin 2020, l’Union européenne salue le caractère pacifique des manifestations et la volonté de tous les acteurs politiques à maintenir le dialogue pour arriver à un large consensus sur l’avenir du Mali. Il est indiqué que « L’Union européenne se joint aux Nations Unies et à l’Union africaine pour appeler tous les acteurs au dialogue et à la retenue. Nous encourageons les autorités à prendre rapidement des décisions qui permettront de dépasser la crise, notamment sur le contentieux postélectoral ».
YOUSSOUF KONATE
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