Le président de la République Ibrahim Boubacar KEITA s’est adressé à ses compatriotes le 14 juin 2020. Il a tenu un discours destiné à apaiser le climat sociopolitique. Voici l’analyse que l’ancien premier ministre Soumeylou Boubeye MAIGA fait du message du Président.
Tout d’abord l’ex-premier ministre apprécie l’adresse à la nation ; la parole d’IBK était attendue. Dans son discours, il a énuméré les problèmes auxquels le peuple malien est confronté. Sur le fond, Soumeylou pense que l’attente populaire, c’est qu’au-delà du constat. Le Président devrait prendre des décisions qui correspondent à la gravité de la situation. Boubeye a affirmé ceci : « Je pense qu’en termes de solutions, le Président doit aller beaucoup plus loin et être au-dessus de la mêlée en restant habité en permanence par sa mission, qui est d’aider à reconstruire le pays sur des bases de cohésion, de consensus ». De ce point de vue, il pense que la question centrale, c’est la question constitutionnelle. « Par rapport aux différents défis que le Président de la République a énoncés et qui font objet de revendications et de préoccupations de la part des populations, nous ne pourrions relever aucun de ces défis s’il n’y a pas la confiance absolue des citoyens dans les institutions » a signalé Soumeylou Boubeye MAIGA. La proclamation des résultats des législatives a grandement entamé la confiance citoyens et institutions.
De ce côté, l’ex-premier ministre opte pour la dissolution de l’Assemblée nationale, base de ces crises depuis la proclamation des résultats des législatives de 2020.
Les populations se sont vues frustrées à la suite. Comme le président lui-même l‘a indiqué, les dernières élections législatives ont donné naissance à une crise importante. C’est pourquoi M. Boubeye dira que le président doit utiliser l’un après l’autre les articles 42 (dissolution de l’Assemblée nationale Ndlr) et 50 (les pouvoirs exceptionnels Ndlr) de la Constitution. Et décider de consacrer une partie du reste de son mandat à la mise en œuvre des réformes qui ont été adoptées lors du Dialogue national inclusif (DNI), grand moment de consensus. Si le Président utilise l’article 42 et l’article 50, en ce moment le mécanisme de suivi des recommandations du DNI pourrait jouer le rôle législatif qui a été celui du CTSP (Comité de transition pour le salut du peuple) pendant la transition.
YOUSSOUF KONATE
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