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TENUE DES LEGISLATIVES 2020: UN CHRONOGRAMME MIS A MAL PAR LES REALITES DU TERRAIN

Le premier tour de l’élection des députés à l’Assemblée Nationale, en vue de la VIème législature, s’est déroulé le 29 mars 2020 et cela conformément au chronogramme arrêté et publié par le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (MATD). Il faut dire que depuis son entame, ce chronogramme a été respecté à la lettre et tout est allé, jusque-là, comme sur des roulettes. Au regard de ce chronogramme, la campagne pour le second tour de scrutin devait normalement commencer le mardi 7 avril 2020 à zéro heure pour se clôturer le vendredi 17 avril 2020 à minuit.

Mais ce qui parait très incongru dans ledit chronogramme du MATD, est qu’un black-out total a été fait sur le rôle de la Cour Constitutionnelle qui est pourtant la seule institution judiciaire habilitée à proclamer les résultats définitifs, tant du 1er tour que du second tour. Et ce serait une lapalissade que dire, cette institution judiciaire se donnera le temps qui lui est nécessaire pour parfaire son ‘’boulot’’, tant pis si cela venait à bouleverser le chronogramme établi et publié par le MATD.

Si nombreux ont été les observateurs à se réjouir de l’engagement dont a fait preuve le ministère en charge des élections pour respecter le chronogramme fixé, force est aussi de reconnaitre que ledit chronogramme est, en toute évidence, mis à mal par les réalités du terrain. En effet, si le MATD avait prévu et même annoncé la période du 07 au 17 avril inclus, pour la campagne en vue du second tour des législatives, c’était sans compter avec la Cour Constitutionnelle qui, de son côté, annonce plutôt la date du 9 avril 2020 (aujourd’hui) pour la proclamation définitive des résultats du 1er tour. Et ce n’est qu’après la proclamation définitive des résultats par la Cour Constitutionnelle que pourra s’ouvrir la campagne pour le second tour. Autrement dit, la campagne pour le second tour ne sera ouverte qu’à compter du 10 avril 2020.

Tous ces manquements ne sont-ils pas de nature à entacher le processus électoral dans notre pays ? Nous savons que le gouvernement a tenu à organiser, contre vents et marées, les législatives en cours et cela nonobstant la situation d’insécurité qui va crescendo et aussi malgré la crise sanitaire liée à l’épidémie du COVID-19…

Quoi qu’il en soit, on enfreindra forcément à la loi électorale qui dispose en son article 70 que « La campagne électorale est ouverte à partir du vingt et unième jour qui précède le jour du scrutin… et prend fin le jour précédent la veille du scrutin à minuit… ». Un simple calcul arithmétique permet de se rendre à l’évidence que les meneurs de campagne, candidats et électeurs, sont floués dans leurs droits dans la mesure où la date du scrutin est connue et maintenue : le 19 avril 2020. Pour une activité qui s’ouvre le 10 avril pour prendre fin le 18 avril (le jour précédent la veille du scrutin), les acteurs n’auront que neuf (9) jours pour mener leur campagne, contrairement aux dispositions de la Loi Electorale qui fixe à 21 jours, la durée de la campagne électorale. Tous ces manquements ne sont-ils pas de nature à entacher le processus électoral dans notre pays ? Nous savons que le gouvernement a tenu à organiser, contre vents et marées, les législatives en cours et cela nonobstant la situation d’insécurité qui va crescendo et aussi malgré la crise sanitaire liée à l’épidémie du COVID-19. On sait que pour expliquer sa fermeté à vouloir, coûte que coûte, organiser ce scrutin, nos autorités se sont prévalues des recommandations du Dialogue National Inclusif (DNI). Ce qui est tout en leur honneur car cela dénote une volonté de prendre en compte les aspirations profondes des populations.

Mais il ne faudrait surtout pas que cette volonté s’exprime seulement quand cela enchante les tenants du pouvoir, comme nous avons l’habitude de le voir sous nos cieux. Signalons qu’après deux prorogations, le mandat des députés sortants prend fin le 30 avril courant et à cet effet, la législature entrante doit s’installer le 02 mai 2020. On espère bien que d’ici-là, les rideaux tomberont sur les élections législatives en cours.

MAMADOU GABA

 

By |2020-04-08T23:53:44+02:00avril 8th, 2020|LES INFOS DU SOIR DE BAMAKO, POLITIQUE|0 Comments

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