/, POLITIQUE/TRIBUNE /CLIN D’OEIL DE MOUSSA SEY DIALLO CADRE DE L’OPPOSITION: ET SI LE MPM VOULAIT SE NOURRIR DE LA CHAIR DU RPM…

TRIBUNE /CLIN D’OEIL DE MOUSSA SEY DIALLO CADRE DE L’OPPOSITION: ET SI LE MPM VOULAIT SE NOURRIR DE LA CHAIR DU RPM…

Nous vous proposons la tribune de Moussa Sey DIALLO. M. DIALLO est élu communal, cadre de l’URD. Sa tribune porte sur ce que le parti MPM et le RPM trament dans l’ombre avant les prochaines joutes électorales au Mali. Lisez cette analyse d’un responsable de l’opposition malienne, d’un observateur raffiné du paysage politique malien depuis quelques années.

Le MPM (Mouvement Pour le Mali) du richissime homme d’affaires, devenu un influent homme politique, est parvenu à se hisser au sommet de nos partis politiques. Cette structure, créée en mars 2018, a progressé de façon si fulgurante qu’elle ne peut que pousser à s’interroger. Son président est un homme dynamique et intelligent. Sa réussite dans les affaires et ses largesses dans son Médina-Coura natal lui ont permis de se constituer une énorme popularité. Cette aura l’a propulsé à l’hémicycle. Monsieur DIALLO se trouve  – d’affilée – à son troisième mandat à l’Assemblée Nationale. Il a été député CNID et CODEM. Cette fois-ci, il va siéger en tant que président de son propre parti, le MPM,  mouvement pour le Mali.

Ce parti est, disons-le, un ” Sambalagnon”. Au Mali, statistiquement, un parti politique a besoin de près de quatre milliards de F CFA. En plus, il a besoin de près de cinq bonnes années pour s’implanter efficacement, sauf s’il sort des entrailles d’un grand parti. Pourtant, le MPM, parti de rien, s’est hissé parmi les cinq premiers partis du pays dans deux années d’existence à peine. Cette structure, qui déjoue les normes du milieu, doit être observée de près. Il est vrai que le père fondateur est un homme fortuné, il faut entrevoir une grande stratégie derrière tout autant que des forces qui vont au delà de sa personne.

Une réflexion plus poussée et une vision plus sophistiquée dirigent cette formation. En effet, à regarder plus profondément, nous constatons que le Mouvement pour la République et le Rassemblement pour la République ont presque la même matrice. Même qu’ils semblent disposer de la même touche conceptuelle. Le RPM a porté son concepteur au pouvoir. Et son fils, qui se trouve dans l’arène politique aujourd’hui avec d’immenses ambitions, n’a pas su le dominer. Alors il faut lui faire sa monture. C’est là que le MPM va entrer en jeu. On change juste le Rassemblement en Mouvement. On affaiblit ce même Rassemblement dont la mission est terminée. Cette destruction du RPM a déjà commencé. La désignation du nouveau président de l’Assemblée Nationale en est une preuve visible.

Avant même le scrutin, des rumeurs prédisaient que l’actuel détenteur du perchoir serait à ce poste. La Cour constitutionnelle a eu bien besoin de maintes contorsions pour le faire député. Or, sa candidature n’était pas supportée par son parti. Ce dernier fut contraint d’abandonner son choix sous la pression du tout puissant fondateur pour enfin acter le triomphe de l’ami et du dévoué à la ” Famille d’abord. Les compagnons fidèles du Kankeletigui ne rentrent pas dans le nouveau schéma : celui-là sera basé sur la promotion de la jeunesse. Il sera soutenu sur le fait qu’il a été la promesse de campagne du père chef d’État. Il sera chanté sur tous les toits que l’hémicycle est aux jeunes ; que la primature est à la jeunesse.

Ainsi les jeunes Maliens verront qu’il y en a de vrais. Mais l’argent qui sera distribué, les postes précaires qui seront octroyés, la pauvreté indescriptible qui sera maintenue sur la majorité ne permettront pas de voir le stratagème qui va se dérouler.
Avant la fin de son mandat, un beau matin, le vieux président se sentira mal. Une démission prononcée propulsera le président de l’Assemblée nationale en intérimaire et en organisateur d’une élection présidentielle. Le MPM présentera son candidat qui sera un député, fils de président. Et le tour sera joué. Et les enfants qui sont allés étudier à l’étranger commenceront leur règne. Présentement le fils député n’a aucun besoin de perchoir. Il a toute l’Assemblée nationale à la baguette. Il a des jeunes assoiffés à sa trousse ; et un réceptacle politique dirigé par un autre à sa guise. Il attend juste le bon moment. Le temps parfait.

Les Maliens sont distraits par des enlèvements et par des turpitudes politiques. Malheureusement, nous allons tous être pris dans la nasse, si nous ne déjouons pas à temps cet énorme piège.

Moussa Sey DIALLO, élu communal

LAYA DIARRA

By |2020-05-15T05:16:55+02:00mai 15th, 2020|JUSTICE, POLITIQUE|0 Comments

About the Author:

Leave A Comment

Aller à la barre d’outils