La nouvelle est tombé hier. Après avoir déposé sa démission, Dr. Boubou Cissé a automatiquement été reconduit à son poste. Il est attendu de lui de former un nouveau gouvernement à l’image des doléances établi lors du DNI. Cette décision de reconduire Dr.Boubou Cissé, nous l’avions recommandé lors de notre parution du jeudi 04 avril. Pourquoi la reconduction de DR. boubou Cissé est l’ idéal pour le Mali d’aujourd’hui et de demain? Voici notre analyse.
Il est de coutume, après chaque renouvellement de la chambre des députés à l’Assemblée Nationale, que le Président de la République procède à un remaniement ministériel. Bien que cela ne soit aucunement une obligation constitutionnelle, l’opinion nationale se convainc néanmoins que le Président IBK ne dérogera pas à cette règle, suite à la mise en place de la nouvelle Assemblée Nationale.
Pour ce probable remaniement ministériel, à l’entendement de la vox populi au Mali, la reconduction du PM Boubou CISSE est l’idéal, non seulement pour garantir une saine continuité à l’action gouvernementale mais aussi compte tenu des défis que ce dernier a réussi à relever, alors que cela n’était vraiment pas évident, vu le contexte socio-politique dans lequel se trouvait le pays, avant qu’il n’ait accédé à la fonction de Chef de gouvernement. On se souvient que lorsque les rênes du gouvernement avaient échu à Dr. Boubou CISSE en avril 2019, nombreux étaient les sceptiques qui ne lui vouaient pas une grande confiance pour sa capacité à pleinement assumer cette haute fonction de la République. A l’entendement de ces esprits sceptiques, l’inexpérience due à son jeune âge et aussi son apolitisme sont des facteurs qui pourraient constituer de sérieux handicaps qui l’empêcheraient d’exercer correctement et pleinement ses fonctions à la tête du gouvernement.
Mais à bien y disserter, on reconnaitrait volontiers que ce jeune Chef de l’Exécutif national est en passe de réussir là où on l’attendait le moins.
C’est donc le plus naturellement du monde si aujourd’hui, l’opinion nationale lui voue un certain respect et par ricochet, est encline à adhérer totalement à sa politique gouvernementale. Les domaines dans lesquels le jeune Premier ministre a posé des actes qui lui ont bien réussi, sont nombreux. Rappelons qu’au moment où le Chef de l’Etat jetait ses dévolus sur ce jeune ‘’apolitique’’ pour lui confier les rênes du pouvoir exécutif national, le pays était sérieusement secoué par des crises de diverses natures.
Au plan de la gouvernance, l’atmosphère était, on ne peut plus délétère, entre son prédécesseur à la ‘’Primature’’ et certains guides religieux qui ne juraient que par la démission de ce dernier du fait d’une mauvaise gouvernance. La situation au plan social n’était pas plus reluisante. Des grèves qui se succédaient sans espoir d’issue favorable. S’agissant de la résurgence de la violence, notamment dans les localités du centre du pays, on n’était pas loin du chaos. Pour la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, les protagonistes (le gouvernement et les groupes armés du nord) en étaient arrivés à une rupture de confiance mutuelle qui, pourtant, doit constituer la moelle épinière du processus de paix. A tout ce méli-mélo s’est greffée une crise politique, la plus aiguë que le pays ait connue depuis l’avènement de la démocratie multipartite au Mali. C’est là un condensé des difficultés dont a hérité Dr. Boubou CISSE en accédant à la ‘’Primature’’.
On comprend donc aisément, avec cette montagne de difficultés, pourquoi Dr. Boubou CISSE ne s’est pas offert un round d’observation à sa prise de service à la tête de l’exécutif national.
Avec méthode Dr. Boubou CISSE et l’équipe gouvernementale qui l’accompagne ont réussi, en l’espace de treize (13) mois, à relever tant de défis même s’il reste encore beaucoup à faire. Quoi qu’il en soit, au regard des réussites enregistrées à l’actif du gouvernement ‘’Boubou CISSE’’ et en si peu de temps, les Maliens ont fini par se convaincre qu’avec ce jeune Premier ministre l’espoir est vraiment permis. La première difficulté qu’il a réussi à aplanir a consisté à faire dissiper les nuages entre le gouvernement et les guides religieux musulmans qui ont, par ailleurs, bien voulu lui accorder leurs bénédictions avec la promesse de l’aider à avancer.
Ensuite, se convainquant que la résolution de la crise multidimensionnelle que traverse le Mali ne pourrait être effective que par le consentement de toutes les Maliennes et de tous les Maliens, le Premier ministre Boubou CISSE et le gouvernement de large ouverture ont alors entrepris d’organiser le ‘’Dialogue National Inclusif’’ (DNI). Ces assises nationales, tenues du 14 au 23 décembre 2019, ont été une vraie réussite et ont pleinement répondu aux attentes du pays.
Ce serait une lapalissade que dire la réussite du DNI a été un grand atout pour le jeune Pm dans la mesure où les analystes politiques sont convenus à l’unanimité que le ‘’Dialogue’’ en question a tout simplement été un acte refondateur du Mali, étant donné que les participants sont venus de toutes les contrées du Mali, afin de ‘’laver le linge sale en famille’’ et sans tabou aucun. Si à l’accoutumée, les résolutions et recommandations des assises à connotation nationale ont toujours servi à meubler les tiroirs, force est de reconnaitre que c’est loin d’être le cas pour le DNI qui s’est tenu. En effet, aussitôt le Dialogue terminé, le gouvernement a décidé de mettre le cap sur la mise en œuvre de ses conclusions et résolutions. Toute chose qui a permis l’organisation et la tenue des élections législatives qui avaient été plusieurs fois annoncées et reportées. Toute chose qui a permis de sonner le glas de la cinquième législature contre laquelle les griefs étaient quotidiennement formulés pour illégalité.
Aujourd’hui, toutes les réformes institutionnelles et constitutionnelles ont la chance de passer sans obstacles. Sur le plan sécuritaire, le pays connaît depuis des mois une certaine accalmie.
Les attaques meurtrières ont fortement diminué. Cela, grâce à la nouvelle approche du Premier ministre qui a su impulser une nouvelle dynamique en alliant développement et sécurité.
Lors de ses voyages dans la région de Mopti, Dr. Boubou CISSE a donné des gages nécessaires en engageant un vrai dialogue avec les protagonistes de la crise. Même le processus de mise en œuvre de l’Accord d’Alger semble en progrès constant car la confiance s’est réinstallée entre les différents protagonistes. Au plan économique, les services de l’assiette se porteraient beaucoup mieux aujourd’hui. Le seul écueil qui persiste encore est celui qui concerne la crise scolaire et là aussi les syndicats de l’éducation et le gouvernement ne sont pas loin d’un dénouement heureux.
Au regard de ce qui précède, bien que tout ne soit pas parfait, on concéderait volontiers qu’en cas de remaniement ministériel, la reconduction de Dr. Boubou CISSE dans ses fonctions de Premier ministre est l’idéal pour sortir le Mali de la vase dans laquelle il se trouve empêtré.
El Hadj Mamadou GABA
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